Wall Street finit en ordre dispersé une semaine marquée par les résultats

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Le dow jones finit en hausse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

par Lewis Krauskopf

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en ordre dispersé vendredi une semaine marquée par les résultats d'entreprises, ceux de Chevron ayant porté le Dow à un record, tandis qu'Amazon, Exxon et les cigarettiers ont freiné le S&P-500.

L'indice Dow Jones a gagné 33,76 points, soit 0,15%, à 21.830,31. Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 0,13% à 2.472,10 et le Nasdaq Composite a cédé 0,12% à 6.374,67.

Sur la semaine, le Dow affiche une hausse de 1,16%, le S&P-500 est resté stable (-0,02%), tandis que le Nasdaq a perdu 0,2%.

Les investisseurs surveillent de près les résultats trimestriels pour savoir si la forte valorisation actuelle du marché est justifiée dans un contexte de faible inflation.

D'après Thomson Reuters I/B/E/S, les bénéfices sont attendus en hausse de 10,7% au deuxième trimestre contre 8% prévus au début du mois.

Le rejet par le Sénat américain d'un texte prévoyant une abrogation partielle de la loi sur l'assurance-maladie dite "Obamacare" a fait ressurgir les craintes sur la capacité de Donald Trump à mettre en place ses réformes économiques.

"Quand ils pensent à la Maison blanche, beaucoup de gens pensent juste qu'il y règne un grand chaos et (se demandent)comment, s'ils ne parviennent pas à mettre en ordre leurs propres affaires, ce qu'ils feront pour le pays. Quelle sorte de perspective cela laisse pour des projets comme la réforme fiscale?", explique Robert Pavlik, de chez Boston Private Wealth.

Sur le plan des statistiques, la croissance de l'économie américaine a accéléré au deuxième trimestre, à +2,6%, soutenue par la hausse de la consommation des ménages et de l'investissement des entreprises, ce qui confirme que le trou d'air des trois premiers mois de l'année était bien passager.

LA FDA PLOMBE LES CIGARETTIERS

Seuls trois des 11 indices sectoriels du S&P-500 ont fini en hausse. Les valeurs de la santé ont gagné 0,5%, devant les industrielles (+0,21%)et les financières (+ 0,03%).

L'indice sectoriel des biens de consommation non essentiels, dans lequel cotent Amazon, Starbucks et Mattel, a signé la plus mauvaise performance de la séance (-1,05%).

Amazon a perdu 2,5%. Le géant du commerce électronique a annoncé jeudi un bénéfice du deuxième trimestre en baisse de 77%, sans exclure une perte opérationnelle au troisième.

Starbucks a lâché 9,2%. Le groupe a publié jeudi des résultats trimestriels conformes aux attentes des analystes mais s'est montré prudent pour le trimestre en cours au vu d'une faiblesse de ses performances aux Etats-Unis.

Mattel a perdu 7,8%, après des résultats trimestriels en-deçà des attentes.

Les biens de consommation essentiels (-0,91%) ont réalisé la deuxième plus mauvaise performance sectorielle du S&P-500. La FDA, l'autorité américaine de santé, a dit vouloir réduire le taux de nicotine dans les cigarettes, ce qui a fait plongé le titres des géants du tabac.

Altria, le fabricant des Malboro, a perdu 9,5%, tandis que le titre de British American Tobacco coté à New York a abandonné 7%.

L'indice des valeurs technologiques a cédé 0,09%.

Les techs ont été les plus grandes contributrices à la hausse du 10,6% enregistrée par le S&P-500 depuis le début de l'année.

Intel a pris 1%, au lendemain de la publication d'un chiffre d'affaires meilleur qu'attendu. Le géant américain des semi-conducteurs a également relevé ses prévisions annuelles.

Meilleure performance du Dow, Chevron, qui a renoué avec le bénéfice au deuxième trimestre grâce à une baisse des coûts et à une nette hausse de la production, a gagné 1,9%.

A l'inverse, Exxon Mobil, a cédé 1,5%, lanterne rouge du Dow. Le groupe pétrolier, première capitalisation pétrolière mondiale, a fait état d'un bénéfice trimestriel quasiment doublé, mais inférieur au consensus.

Baidu s'est adjugé 9,4%. Le moteur de recherches chinois a annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Environ 6,1 milliards d'actions ont été échangées, un niveau conforme à la moyenne quotidienne de 6 milliards observée au cours des 20 dernières séances.

LE PÉTROLE POURSUIT SA HAUSSE

Sur le front pétrolier, le Brent et le brut léger américain ont réalisé leur cinquième séance de hausse consécutive et leur meilleure performance hebdomadaire de 2017. Les cours sont soutenus par la forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis et l'engagement de l'Arabie saoudite à limiter ses exportations en août pour accélérer le rééquilibrage du marché.

Aux changes, le dollar a creusé ses pertes face à un panier de devises, proche d'un plus bas de 13 mois, après la publication d'un PIB en hausse de 2,6%, conforme pourtant aux prévisions des économistes interrogés par Reuters. Le billet vert est également pénalisé par les incertitudes politiques aux Etats-Unis et des indicateurs économiques jugés décevants.

L'indice du coût de l'emploi est ressorti en hausse de 0,5%, en deçà des +0,6% attendus par les économistes interrogés par Reuters.

Cet indicateur, qui renforce les craintes que l'inflation reste basse, a également pesé sur les rendements des Treasuries. Celui de l'emprunt à dix ans américain est revenu à 2,29%, contre 2,31% jeudi.

Le métal précieux a, lui touché un plus haut de six semaines à 1.266,84 dollars l'once.

(Avec Tanya Agrawal, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)