Pyongyang confirme un essai de missile, dit les USA à sa portée

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(Crédits : Kcna Kcna)

par Jack Kim et Idrees Ali

SEOUL/TOKYO (Reuters) - La Corée du Nord a procédé vendredi à un nouveau tir expérimental de missile balistique intercontinental (ICBM), susceptible d'atteindre les Etats-Unis, déclenchant la condamnation de la Maison blanche et une réprimande de Pékin.

Pyongyang a confirmé samedi avoir mené avec succès un second essai de missile balistique intercontinental qualifié "d'avertissement solennel" pour les Etats-Unis.

Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen, a salué l'essai présenté comme la preuve que les Etats-Unis étaient désormais à portée de tir, ce que des responsables américains dénoncent comme une exagération.

"L'essai de tir a confirmé à nouveau la fiabilité du système ICBM, démontré la capacité d'un lancement surprise d'ICBM dans toute région et à tout moment et a clairement prouvé que la totalité du territoire américain était dans le champ de tir des missiles de la RPDC, a dit (Kim Jong-un) avec fierté", selon KCNA. L'acronyme désigne la République populaire démocratique de Corée.

Le président américain Donald Trump a condamné l'essai.

"En menaçant le monde, ces armes et ces essais isolent encore davantage la Corée du Nord, affaiblissent son économie et dépossèdent son peuple", a déclaré Donald Trump dans un communiqué. "Les Etats-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du territoire américain et protéger nos alliés dans la région", a-t-il dit.

La Chine, principal allié de la Corée du Nord, s'est dite opposée aux "activités de lancement (de la Corée du Nord) contraires aux résolutions du Conseil de sécurité et aux souhaits communs de la communauté internationale".

"Dans le même temps, la Chine espère que toutes les parties agiront avec prudence, pour éviter la poursuite d'une escalade des tensions", a précisé dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.

Pékin a exprimé sa préoccupation devant la poursuite du déploiement du système anti-missiles THAAD en Corée du Sud, estimant qu'il ne permettrait pas de répondre aux craintes de Séoul tout en compliquant la situation.

L'armée américaine a de son côté annoncé un exercice conjoint de missiles avec la Corée du Sud en riposte à l'essai.

DEUXIÈME ESSAI D'ICBM

Le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, a réuni d'urgence dans la nuit son conseil national de sécurité et a réclamé la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour envisager un renforcement des sanctions contre Pyongyang.

Le tir représente le deuxième essai concluant de missile intercontinental de la Corée du Nord.

Il intervient moins d'un mois après le premier, dans un contexte d'accélération du programme d'armement nord-coréen, et au lendemain de l'adoption par le Sénat américain de nouvelles sanctions économiques contre Pyongyang.

Le missile Hwasong-14 (Mars en coréen) a effectué un vol de 47 minutes et 12 secondes, atteint une altitude de 3.724,9 km et parcouru 998 km avant de finir sa course à l'est de la péninsule, a annoncé la Corée du Nord.

Les données recueillies laissent penser que le missile était plus puissant que celui tiré le 4 juillet, lequel, selon les autorités américaines et sud-coréennes, était aussi un missile balistique intercontinental.

L'essai a démontré la bonne marche des différentes étapes de vol du missile, ainsi que son retour dans l'atmosphère dans des conditions plus critiques que la normale, a affirmé la Corée du Nord.

Selon des experts militaires américains et japonais, la trajectoire détectée est conforme à celle d'un missile intercontinental.

Jeffrey Lewis, du Middlebury Institute of International Studies, estimait d'après cet essai que la ville californienne de Los Angeles était désormais à portée de tir, mais que Chicago, New York et Washington restaient pour le moment hors d'atteinte.

(Nicolas Delame, Arthur Connan, Eric Faye et Julie Carriat pour le service français)