Citigroup bat le consensus mais les créances douteuses grimpent

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Citigroup: benefice en hausse au 3e trimestre[reuters.com]
(Crédits : Suzanne Plunkett)

(Reuters) - Citigroup a publié jeudi des résultats trimestriels meilleurs que prévu à la faveur d'une plus-value de cession, d'une contraction de ses coûts et de la hausse de ses commissions de banque d'investissement.

L'activité de trading a en revanche été faible au troisième trimestre, comme prévu, et la quatrième banque des Etats-Unis a vu ses provisions pour créances douteuses augmenter du côté des particuliers.

Le titre, qui avait bondi de 26% depuis le début de l'année en raison notamment d'un programme de rachat d'actions, cédait 2,31% à 16h56 GMT, la plus mauvaise performance des grandes banques américaines à Wall Street.

Michael Corbat, le directeur général, s'est engagé à gonfler les bénéfices de la banque dans toutes ses activités et à reverser des dizaines de milliards de dollars aux actionnaires après avoir remis l'établissement sur les rails à la suite de la crise financière de 2007-2009.

Les espoirs placés en Donald Trump, qui a promis avant d'être élu président des Etats-Unis des baisses d'impôts et des mesures de dérégulation, ne se sont toutefois toujours pas concrétisés.

"Nous anticiperions tous une plus grande croissance du crédit s'il y avait un peu plus de clarté à la question de savoir quand et si une réforme fiscale va être adoptée", a dit le directeur financier John Gersprach à la presse.

Citigroup a annoncé une hausse de 7,6% de son bénéfice net au troisième trimestre. Le bénéfice par action a grimpé d'environ 15% à 1,42 dollar, porté par les efforts de la banque pour réduire son flottant de 7%. Les analystes attendaient en moyenne un BPA à 1,32 dollar, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

BAISSE DU REVENU DES CARTES DE CRÉDIT

Les dépenses se sont contractées de 2% tandis que le chiffre d'affaires global de la banque a progressé d'environ 2% à 18,17 milliards de dollars (15,35 milliards d'euros), un niveau supérieur au consensus qui le donnait à 17,90 milliards, en raison notamment de la hausse des commissions prélevées sur les ventes d'actions par la banque d'investissement.

Le revenu du trading dans son ensemble a cependant baissé de 11%, plombé par la chute de 16% de l'importante activité de courtage obligataire de la banque. Cette baisse de 11% est néanmoins inférieure aux 15% anticipés par John Gersprach le mois dernier.

L'activité de trading obligataire des grandes banques américaines souffre de la comparaison avec le troisième trimestre 2016, quand le vote en faveur du Brexit et l'approche de l'élection présidentielle américaine favorisaient la volatilité sur les marchés financiers internationaux.

JPMorgan a même davantage souffert que Citi en la matière avec une chute de 27% de son courtage obligataire.

L'activité de banque de détail de Citi a connu un trimestre mitigé avec une croissance en Asie et en Amérique latine qui a été éclipsée par un recul aux Etats-Unis. Le bénéfice net de cette activité a baissé de 6% dans l'ensemble et de 16% sur l'important marché nord-américain, où les provisions pour créances douteuses ont gonflé.

Citigroup a déclaré que ses créances non recouvrées au niveau du groupe étaient en hausse de 17% par rapport à l'an dernier et qu'elle avait versé 194 millions de dollars supplémentaires à ses provisions pour pertes de créances.

Michael Corbat a déclaré aux analystes que cette situation était une évolution normale dans le cycle du crédit et ne constituait pas un signe de difficultés financières des particuliers.

Les revenus tirés de l'activité de cartes de crédit siglées Citigroup ont baissé de 1% en Amérique du Nord.

Ces cartes de crédit Citigroup, distinctes des cartes émises pour le compte de grands distributeurs, représentent environ 10% du chiffre d'affaires et du bénéfice de la banque et elles sont considérées par Michael Corbat comme l'une des meilleures chances de faire croître les profits.

(Sweta Singh à Bangalore et David Henry à New York, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette Rouillon)