Le virage à droite en Autriche favorise le retour du FPÖ

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(Crédits : Leonhard Foeger)

VIENNE (Reuters) - Le virage à droite enregistré lors des élections législatives autrichiennes du 15 octobre ouvre la voie à la nomination du jeune Sebastian Kurz, 31 ans, comme prochain chancelier et pourrait favoriser le retour au pouvoir du Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite).

Le Parti populaire (ÖVP), dont Sebastian Kurz n'a pris la tête qu'en mai dernier, a obtenu une nette victoire à ces élections en recueillant 31,6% des suffrages après une campagne centrée sur la lutte contre l'immigration.

Une coalition ÖVP-FPÖ est encore loin d'être certaine mais les conservateurs n'ayant pas atteint la majorité absolue, le scénario paraît plausible, ce qui a suscité des commentaires empreints d'inquiétude de la part de plusieurs dirigeants européens.

A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a évoqué le "grand défi" que représentait le score du FPÖ (26%) pour les autres partis autrichiens. Les sociaux-démocrates du SPÖ sont arrivés deuxièmes du scrutin avec environ 27% des voix.

Interrogé lundi par Reuters, Sebastian Kurz a soigneusement évité de dire quelle coalition avait sa préférence.

L'actuel ministre des Affaires étrangères, a cependant souligné que tout partenaire de coalition devait être clairement pro-européen. Le FPÖ critique volontiers l'UE mais ne milite plus pour la sortie de l'UE.

"Le résultat de l'élection est clairement une victoire pour l'Union européenne, une claire victoire pour nous en tant que force pro-européenne", a estimé Sebastian Kurz.

Le programme de l'ÖVP préconise une Commission européenne plus ramassée et une Europe réduite à des "compétences de base" comme le commerce intérieur ou la sécurité aux frontières.

Lors de la campagne, Sebastian Kurz a souhaité mettre fin à la coalition traditionnelle entre ÖVP et SPÖ.

Les deux partis ont gouverné ensemble durant quarante-quatre ans depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Et pendant dix-sept autres années, l'un ou l'autre des deux partis a été seul aux affaires.

S'il s'alliait avec Sebastian Kurz, le FPÖ, aujourd'hui dirigé par Heinz-Christian Strache, se retrouverait dans la même situation qu'en l'an 2000. Il avait alors à sa tête Jörg Haider, décédé en 2008 dans un accident de voiture.

La présence au gouvernement autrichien de ce parti populiste et nationaliste avait provoqué des manifestations de rue dans le pays et entraîné des sanctions de l'Union européenne.

(Francois Murphy, Michael Shields,; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)