MADRID (Reuters) - Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a invité mercredi le président catalan, Carles Puigdemont, à se montrer raisonnable alors qu'approche la fin de l'ultimatum fixé par Madrid pour que la Catalogne renonce à son indépendance.

"Je demande à Puigdemont de se comporter raisonnablement (...), de donner la priorité aux intérêts de tous les citoyens", a-t-il déclaré devant le Parlement espagnol.

"Ce n'est quand même pas si difficile de répondre à la question : 'la Catalogne a-t-elle proclamé son indépendance ?'. Parce que si elle l'a fait, le gouvernement (espagnol) est obligé d'agir d'une certaine façon, et si elle ne l'a pas fait, alors nous pouvons discuter ici", a-t-il ajouté.

Le gouvernement de Madrid a donné jusqu'à jeudi matin 10h00 aux autorités catalanes pour renoncer clairement à une proclamation unilatérale d'indépendance.

Passé ce délai, Madrid pourrait suspendre l'autonomie de la région en application de l'article 155 de la Constitution de 1978, processus qui prendrait de trois à cinq jours.

Dans une lettre à Mariano Rajoy, Carles Puigdemont n'a pas répondu directement à la question - l'indépendance est-elle proclamée, oui ou non ? - mais a prôné un dialogue avec Madrid, proposant de rencontrer Mariano Rajoy "le plus vite possible".

Mardi, un porte-parole de la Généralité a affirmé que la réponse du gouvernement catalan jeudi serait la même que lundi.

"Renoncer n'entre pas dans les scénarios du gouvernement", a déclaré Jordi Turull. "Jeudi, nous ne dirons rien de différent de ce qui a été dit lundi."

De source proche du gouvernement catalan, on rapportait toutefois mercredi soir que Carles Puigdemont avait l'intention de déclarer formellement l'indépendance si Madrid suspendait l'autonomie de la Catalogne.

(Inmaculada Sanz et Isla Binnie, Pierre Sérisier, Guy Kerivel et Gilles Trequesser pour le service français)