Mélenchon et Castaner ignoraient être des cibles

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(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre Edouard Philippe n'a pas confirmé mercredi que le député Jean-Luc Mélenchon et le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner aient pu être la cible d'activistes d'extrême droite, tout en indiquant que plusieurs personnes avaient bien été arrêtées et placées en garde à vue.

Le leader de La France insoumise et Christophe Castaner ont fait savoir dans la matinée qu'ils n'étaient pas au courant d'éventuelles menaces à leur encontre et en avoir appris l'existence par la presse.

"Je veux vous indiquer que les services de police sont en lien et pleinement mobilisés avec l'autorité judiciaire pour faire toute la lumière et prendre toutes les décisions qui s'imposent", a déclaré le Premier ministre, qui répondait à une question de Jean-Luc Mélenchon lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Si, et lorsqu'une menace précise et caractérisée est identifiée contre une personne, qu'elle soit un citoyen, un intellectuel (...), un parlementaire, un membre du gouvernement, (...), bien entendu, nous prenons les mesures qui s'imposent en informant directement les personnes qui sont soumises ou qui sont l'objet de cette menace et en prenant les dispositions de protection requises par l'évaluation de cette situation."

Il a ajouté vouloir laisser "aux forces de l'ordre et à l'autorité judiciaire qui mène l'enquête, le soin de déterminer si nous sommes dans quelque chose de caractérisé et sérieux".

Dix membres présumés de l'ultra droite ont été arrêtés mardi dans la région de Marseille et en Seine-Saint-Denis, dont une femme et trois mineurs.

Ils ont été interpellés dans le cadre d'une enquête sur les projets d'actions violentes du cerveau présumé de ce groupe, un homme de 21 ans, Logan Alexandre Nisin, arrêté fin juin dans les Bouches-du-Rhône et mis en examen dans la foulée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

PROJET IMPRECIS

L'enquête s'inscrit dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 1er juillet 2017 après l'arrestation de Logan Alexandre Nisin.

Ce dernier, chaudronnier célibataire, admirateur d'Anders Breivik, le tueur norvégien de 77 militants de gauche en 2011 sur l'île d'Utoya, est en détention provisoire.

"L'enquête initiale avait mis en lumière un projet d'action violente aux contours imprécis - évocation d'un lieu de culte, d'un homme politique, d'un migrant, d'un trafiquant de stupéfiants", explique-t-on de source judiciaire.

"Les dix gardes à vue (...) concernent des membres de l'entourage de Logan N. et devront établir la connaissance qu'ils pouvaient avoir de ses projets", indique-t-on.

Selon Le Monde, qui a consacré mardi un dossier à Logan Alexandre Nisin, les cibles envisagées comprenaient le marché aux puces de Marseille, un restaurant indien d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner. M6 a évoqué pour sa part, parmi ces cibles, des lieux de culte musulmans.

Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, au Préfet de Police des Bouches-du-Rhône et au maire de Marseille, Jean-Luc Mélenchon réclame la fermeture d'un local d'une association d'extrême droite installé à Marseille depuis 2014.

Selon le député des Bouches-du-Rhône, la présence des militants d'extrême droite rend "dangereux" le quotidien des habitants et des "agressions physiques" ont eu lieu.

(Emmanuel Jarry, avec Jean-François Rosnoblet à Marseille et Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)