Le mystère de la mort du poète chilien Pablo Neruda relancé

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Le mystere de la mort du poete chilien pablo neruda relance[reuters.com]
(Crédits : Rodrigo Garrido)

SANTIAGO (Reuters) - Un groupe de chercheurs internationaux enquêtant sur le décès du poète chilien Pablo Neruda quelques jours après le coup d'Etat d'Augusto Pinochet en 1973 dit douter du fait qu'il serait mort d'un cancer, comme le veut la version officielle.

Dans un rapport rendu vendredi, ces experts mandatés par le gouvernement chilien pour tenter de faire la lumière sur la disparition de ce proche du président socialiste Salvador Allende disent que les données médicales dont ils disposent semblent écarter l'hypothèse d'un décès lié à un cancer de la prostate.

L'enquête a été relancée après des déclarations de l'ancien chauffeur de Pablo Neruda, qui a affirmé il y a quelques années que des agents d'Augusto Pinochet, lui-même décédé en 2006, auraient profité de son hospitalisation pour lui injecter du poison dans l'estomac.

Les prélèvements réalisés sur les restes du poète, dont le corps a été exhumé en 2013, n'ont révélé aucune trace de poison, a indiqué l'Espagnol Aurelio Luna, un expert en médecine légale de l'Université de Murcie, lors de la présentation du rapport.

Un élément qui pourrait être une bactérie développée en laboratoire a en revanche été identifié, a-t-il poursuivi. Des analyses approfondies vont être effectuées dont le résultat sera connu dans six à douze mois.

"A partir de l'analyse des données, nous ne pouvons pas accepter le fait que le poète aurait été en danger de mort imminente lorsqu'il a été hospitalisé", a déclaré Aurelio Luna.

"Nous ne pouvons pas confirmer si l'origine de la mort de Pablo Neruda était naturelle ou violente", a-t-il toutefois reconnu. Pablo Neruda était âgé de 69 ans.

La famille et les admirateurs du prix Nobel de littérature 1971 sont divisés sur les suites à donner à l'enquête. Certains veulent que ses restes retrouvent leur place dans le cimetière de la ville d'Isla Negra, tandis que d'autres souhaitent que les experts puissent continuer à mener tous les examens nécessaires.

(Antonio de la Jara; Tangi Salaün pour le service français)