Le Tchèque Babis va se chercher des alliés contre l'immigration

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(Crédits : David W Cerny)

PRAGUE (Reuters) - La République tchèque doit trouver d'autres alliés européens que ses partenaires du groupe de Visegrad, notamment pour lutter contre l'immigration illégale, a déclaré samedi Andrej Babis après la victoire de son parti aux élections législatives.

Dans une interview accordée à Reuters, l'homme d'affaires controversé a assuré que Prague souhaitait jouer un rôle actif au sein de l'Union Européenne pour défendre ses idées.

Andrej Babis, dont le parti ANO est arrivé nettement en tête des législatives avec 29,6% des voix (voir [nL8N1MW0GS]), a fait campagne contre l'approfondissement de l'intégration européenne et contre l'adoption de l'euro, alimentant la crainte d'une alliance avec ses voisins du groupe de Visegrad, Hongrie et Pologne en tête, face aux institutions de Bruxelles.

Samedi, il a cependant assuré que son parti était pro-européen et qu'il entendait jouer un rôle constructif.

"Nous devons (...) faire des propositions au Conseil européen sur ce que nous voulons voir changer. Améliorer la qualité de la nourriture, trouver une solution à l'immigration, lutter contre l'immigration (illégale) et d'autres sujets", a déclaré Andrej Babis lors d'une courte interview accordée à Reuters au siège de l'ANO pendant que le dépouillement se poursuivait.

"Nous avons de toute évidence un allié en Autriche, M. Kurz, qui partage nos idées sur l'immigration", a-t-il poursuivi à propos du récent vainqueur des élections autrichiennes, le conservateur Sebastian Kurz.

"Le groupe de Visegrad doit se trouver d'autres alliés, nous avons besoin de l'Autriche et d'autres pays, dans les Balkans, ou la Slovénie, la Croatie et peut-être d'autres", a insisté le futur Premier ministre tchèque.

Son parti a remporté 78 des 200 sièges à la chambre du Parlement et devra former une coalition pour gouverner.

Les deux partenaires de la coalition sortante, les sociaux démocrates du Premier ministre Bohuslav Sobotka et les chrétiens démocrates, qui ont subi une déroute électorale, ont exclu de faire alliance avec l'homme d'affaires, mis en examen début octobre pour détournement de fonds européens.

Andrej Babis a de son côté déclaré à Reuters qu'il ne souhaitait pas former un gouvernement avec deux autres des neuf formations représentées au Parlement, les communistes et le parti d'extrême droite anti-européen Liberté et démocratie directe. "Je ne veux pas coopérer avec eux", a-t-il dit.

(Jan Lopatka; Tangi Salaün pour le service français)