Pas de tiers payant généralisable dans l'immédiat, dit Buzyn

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(Crédits : Stéphane Mahé / Reuters)

PARIS (Reuters) - L'engagement d'Emmanuel Macron de rendre le tiers payant généralisable sera tenu, réaffirme dimanche la ministre de la Santé Agnès Buzyn, tout en soulignant que sa mise en oeuvre se heurte à des obstacles techniques.

"Nous tiendrons l'engagement du président de la République de rendre le tiers payant généralisable", dit-elle dans une interview au Journal du Dimanche.

Elle fait valoir que ce dispositif, qui vise à dispenser les patients d'avancer leurs frais de santé, "fonctionne" pour les publics pour lesquels il est obligatoire, comme les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire, les affections longue durée et les femmes en congés maternité.

"Nous devons poursuivre nos efforts pour en assurer une application effective partout. Aujourd'hui, nous ne sommes pas prêts techniquement à l'étendre", indique-t-elle cependant.

Agnès Buzyn défendra mardi à l'Assemblée nationale le premier projet de budget de financement de la Sécurité sociale du quinquennat, qui vise à réduire de trois milliards d'euros son déficit global.

Pour la ministre de la Santé, le vote de ce projet de loi permettra de "lancer une révolution en douceur".

"Jusqu'à présent, nous n'avons pas fait assez de réformes structurelles pour le limiter", dit-elle du déficit. Quant aux économies possibles, elle estime qu'il existe "une énorme marge de manoeuvre sans toucher à l'égalité des chances: 30% des dépenses de l'assurance maladie ne sont pas pertinentes".

Cela passera, selon elle, par l'accélération du développement de la chirurgie ambulatoire, la fermeture de lits d'hôpitaux "qui ne servent à rien" ou leur réorientation vers de nouveaux besoins et encore la lutte contre "les opérations inutiles ou les actes réalisés deux fois".

Agnès Buzyn estime encore que les établissement hospitaliers pourraient économiser un milliard d'euros en mutualisant certaines dépenses, comme les achats de médicaments.

Elle entend d'autre part mettre en place des modes de tarification centrés sur la pertinence des soins, estimant que le système actuel "pousse aux actes inutiles".

(Yann Le Guernigou, édité par Henri-Pierre André)