MOSCOU (Reuters) - L'opposant russe Alexeï Navalni a tenu un rassemblement politique dimanche soir, quelques heures après avoir été libéré de prison où il a purgé une peine de 20 jours de détention pour infraction à la législation sur les rassemblements publics.

L'avocat de 41 ans a tenu son meeting à Astrakhan, dans le sud de la Russie, et a promis de continuer à faire campagne en vue de l'élection présidentielle de 2018, estimant qu'il avait le droit d'y participer.

"Nous avons davantage droit à participer aux élections que tous les autres candidats combinés", a-t-il écrit sur son site internet.

La commission centrale des élections l'a déclaré inéligible en raison d'une autre condamnation.

C'est la troisième fois qu'Alexeï Navalni, grand opposant au président Vladimir Poutine, effectuait un séjour en prison depuis le début de l'année. Il estime qu'il s'agit là de manoeuvres de harcèlement du Kremlin pour faire échec à ses ambitions politiques.

Vladimir Poutine, qui vient de fêter ses 65 ans, n'a pas dit pour le moment quelles étaient ses intentions pour 2018 mais beaucoup pensent qu'il va briguer un nouveau mandat, d'autant que les sondages le donnent largement gagnant.

Une autre candidate s'est portée sur les rangs cette semaine, l'actrice et présentatrice de télévision Ksenia Sobtchak, offrant aux électeurs libéraux mécontents de Poutine une nouvelle perspective, même si elle a peu de chances de l'emporter.

Certains militants de l'opposition subodorent que sa candidature découle d'une opération lancée par le Kremlin pour diviser l'opposition, ce que Ksenia Sobtchak dément.

Le 17 octobre dernier, Alexeï Navalni a fait condamner la Russie par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui a estimé que l'opposant, condamné à trois ans et demi de prison avec sursis en décembre 2014 pour blanchiment d'argent et escroquerie, n'avait pas bénéficié d'un procès équitable.

(Andreï Ostroukh; Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français)