May veut lier accord de transition et accord commercial avec l'UE

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(Crédits : Mary Turner)

par Kate Holton et William James

LONDRES (Reuters) - La Première ministre britannique Theresa May a déclaré lundi que tout accord sur la période de transition qui suivra le Brexit doit être négocié dans le cadre plus général d'un accord commercial entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne.

Les grandes entreprises internationales installées au Royaume-Uni ont récemment exprimé leurs inquiétudes concernant la perspective de l'absence d'un accord sur les modalités du divorce entre Londres et Bruxelles.

Theresa May soutient qu'elle obtiendra pour son pays un accès total au marché unique européen pendant la période de transition de deux années qu'elle appelle de ses voeux à l'issue des négociations qui doivent s'achever en mars 2019.

S'exprimant devant le parlement britannique, elle a déclaré lundi que les conditions de cette période de transition devaient être approuvées en même temps que l'approbation d'un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et l'UE.

"Une période de mise en oeuvre est une période qui permet l'ajustement à une relation future", a-t-elle expliqué. "C'est la base sur laquelle je l'ai présentée à l'Union européenne et c'est la base sur laquelle nous allons négocier un accord".

Le porte-parole de Theresa May, interrogé par la presse, a répondu que la position du gouvernement était aussi claire que celle exposée lors du discours de Florence. "Nous voulons conclure un accord global", a-t-il dit.

Les craintes sur les futures relations commerciales entre Britanniques et Européens se sont exprimées plus fortement au cours des dernières semaines.

LES ENTREPRISES VEULENT UN ACCORD RAPIDEMENT

Les cinq plus grandes organisations professionnelles britanniques ont fait savoir lundi que des entreprises allaient commencer à déplacer des emplois et des investissements hors du pays si un accord n'était pas trouvé prochainement sur la période de transition.

Dans un projet de courrier au ministre du Brexit, David Davis, elles rappellent que le temps est compté pour les entreprises qui doivent prendre des décisions en matière d'investissement au début de l'année prochaine.

"Nous avons besoin d'un accord (sur la transition) dès que possible car les entreprises se préparent à prendre des décisions importantes au début de 2018 qui auront des conséquences sur les emplois et les investissements au Royaume-Uni", explique le projet de courrier, selon une source informée de son contenu.

"Les détails de cette accord de transition sont importants : les relations économiques entre le Royaume-Uni et l'UE pendant cette période limitée de temps doivent être aussi proches que possible du statu quo", ajoute la missive.

Ces cinq organisations sont la Confédération de l'industrie britannique (CBI), la Chambre britannique de commerce, l'Institute of Directors, la Fédération des petites entreprises et le groupe industriel EEF.

La Grande-Bretagne tente de convaincre les Européens d'entamer dès que possible les discussions sur la deuxième phase des pourparlers, celle consacrée à la définition des contours de la future relation commerciale.

Les Européens soutiennent, eux, que Londres doit d'abord clarifier sa position sur la facture du Brexit, sur le droit des ressortissants européens qui résideront au Royaume-Uni après la séparation et sur la frontière irlandaise, trois éléments essentiels de la première phase.

(Kate Holton et William James; Pierre Sérisier pour le service français)