La Ligue arabe accuse l'Iran et le Hezbollah d'ingérence

reuters.com  |   |  492  mots
La ligue arabe accuse l'iran et le hezbollah d'ingerence[reuters.com]
(Crédits : Amr Abdallah Dalsh)

par Patrick Markey et Mohamed Abdellah

LE CAIRE (Reuters) - L'Arabie saoudite et les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont critiqué l'Iran et son allié chiite, le Hezbollah libanais, lors d'une réunion convoquée en urgence dimanche au Caire, affirmant qu'ils ne resteraient pas immobiles face à l'ingérence iranienne dans les affaires arabes.

La démission surprise du Premier ministre libanais Saad Hariri, allié de la monarchie wahhabite, annoncée le 4 novembre alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite, a exacerbé les tensions déjà très vives entre Ryad et Téhéran.

Le président libanais Michel Aoun, proche du Hezbollah, mouvement à la fois politique et armé qui est représenté au sein du gouvernement d'union, a par la suite accusé l'Arabie saoudite de retenir Saad Hariri contre son gré.

L'Arabie saoudite accuse aussi le Hezbollah d'avoir joué un rôle dans le lancement ce mois-ci d'un missile en direction de Ryad à partir du Yémen.

"Le royaume ne restera pas là à attendre et n'hésitera pas à défendre sa sécurité", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Djoubeïr, devant l'assemblée.

"L'indulgence à propos de sa politique (à l'Iran) ne ferait que l'encourager davantage. Aussi devons-nous faire bloc", a-t-il a ajouté.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheït, a déclaré que les pays arabes aborderaient la question auprès des organisations internationales, et notamment auprès du Conseil de sécurité des Nations unies.

Les pays présents à la réunion n'ont pas donné de précision sur les mesures qui pourraient être prises.

"Les menaces de l'Iran ont été au-delà de toutes les limites et ont poussé la région vers un abîme dangereux", a déclaré le secrétaire général de la Ligue.

Le ministre iranien des Affaire étrangères a rejeté les accusation de la Ligue arabe.

"Malheureusement, les pays comme le régime saoudien encouragent les divisions et créent des différends et, en raison de cela, ils ne voient aucun résultat autre que les divisions", déclaré dimanche Mohammad Javad Zarif à la télévision publique iranienne en marge d'une réunion à Antalya en Turquie, avec ses homologues russe et turc sur le conflit syrien.

Après une intervention de la France, Saad Hariri a toutefois pu se rendre à Paris et rencontré samedi le président français Emanuel Macron. Il doit arriver au Caire pour une visite lundi, a déclaré dimanche à Reuters un responsable de son mouvement.

A Paris, Saad Hariri a dit qu'il clarifierait sa position lors de son retour à Beyrouth dans les prochains jours. Il a dit qu'il prendrait part aux célébrations de la fête nationale qui sont prévues mercredi.

(Avec Aroua Gaballa et Mostafa Hachem au Caire; Sarah Dadouch et Babak Dehghanpisheh à Beyrouth; Jean-Philippe Lefief et Danielle Rouquié pour le service français)