La Cour suprême du Kenya confirme la présidentielle du 26 octobre

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La cour supreme du kenya valide la presidentielle d'octobre[reuters.com]
(Crédits : Baz Ratner)

NAIROBI (Reuters) - La Cour suprême du Kenya a validé lundi l'élection présidentielle d'octobre et la victoire du chef de l'Etat sortant, Uhuru Kenyatta.

Le juge David Maraga, annonçant le verdict des six magistrats de la Cour, a indiqué qu'elle avait rejeté à l'unanimité les deux recours en annulation en les jugeant non fondés.

"Par conséquent, l'élection présidentielle du 26 octobre est confirmée", a-t-il dit sous les applaudissements des avocats de la commission électorale et ceux de Kenyatta. Devant le siège de la Cour suprême, des partisans du président ont dansé et agité des drapeaux kényans.

Le principal rival de Kenyatta et dirigeant de la coalition d'opposition NASA, Raila Odinga, dans une déclaration lue par son conseiller Salim Lone, a souligné qu'il n'était pas "surpris" par la décision des juges, rendue selon lui "sous la contrainte".

"Nous, NASA, n'avons cessé de dire avant même la décision de la Cour suprême que nous considérions ce gouvernement comme illégitime et que nous ne pouvions le reconnaître. La décision de la Cour ne change rien à cette position."

Dans la ville de Kisumu, bastion de l'opposition dans l'ouest du pays, des jeunes gens ont érigé des barricades dans les rues et la police a tiré en l'air pour disperser les manifestants, a rapporté un témoin.

Le jugement de la Cour suprême, qui a fait progresser de plus de 1,5% dans la matinée l'indice de la Bourse de Nairobi, était très attendu car cette instance avait décidé à la surprise générale d'invalider le premier scrutin présidentiel tenu le 8 août dernier, en raison d'irrégularités.

PRESTATION DE SERMENT LE 28 NOVEMBRE

Le second tour avait été reprogrammé au 26 octobre mais le chef de file de l'opposition, Raila Odinga, avait refusé d'y prendre part et appelé à son boycottage, en l'absence d'une refonte de la Commission électorale, qui avait, elle, validé les résultats du 8 août.

L'arrêt de la Cour suprême ouvre la voie à une prestation de serment d'Uhuru Kenyatta pour un nouveau mandat le 28 novembre, mais il est peu probable que la décision annoncée règle la crise politique que traverse le pays le plus riche et le plus développé de l'Afrique orientale.

Kenyatta a obtenu 98% des suffrages exprimés lors de l'élection du 26 octobre, bien que l'opposition ait organisé un boycottage du scrutin et empêché son déroulement dans certains secteurs de l'ouest du pays.

La police a déclaré qu'au moins quatre personnes avaient été tuées dans la nuit de samedi à dimanche dans un bidonville de la capitale Nairobi qui passe pour être un fief de l'opposant Raila Odinga.

Celui-ci a accusé le gouvernement d'être à l'origine de ces crimes, qui font suite à la mort de cinq autres personnes vendredi lorsque les forces de police ont tenté de disperser des partisans de l'opposition.

Dans plusieurs quartiers de Nairobi, des émeutes ont éclaté dimanche à l'annonce de la mort des quatre personnes dans un bidonville, et des voitures et des autobus ont été incendiés. La police a riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.

(Duncan Miriri et Maggie Fick; Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)