Macron veut des listes nationales aux européennes de 2019

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Macron veut des listes nationales aux europeennes de 2019[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a entamé lundi une série de consultations des principaux partis en vue des élections européennes de 2019, premier scrutin intermédiaire de son quinquennat dont il veut modifier le mode pour revenir à des listes nationales.

Le chef de l'Etat a commencé à recevoir Gérard Larcher (Sénat), Bernard Accoyer (LR), Rachid Témal (PS), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Jean-Christophe Lagarde (UDI).

Christophe Castaner (LREM), David Cormand (EELV), Sylvia Pinel (PRG), François de Rugy (Assemblée nationale), François Bayrou (MoDem), Jean-Luc Mélenchon (France insoumise), Marine Le Pen (Front national), Pierre Laurent (PCF), Laurent Hénart (Parti radical) seront également reçus d'ici mardi soir.

"Il s'agit d'une première prise de contact et d'un premier échange sur les possibilités de modifier le scrutin", souligne-t-on à l'Elysée. Les responsables des formations politiques seront par la suite consultés, le 29 novembre, par le Premier ministre Edouard Philippe à Matignon.

Depuis les européennes de 2004, la France est divisée en huit circonscriptions (Outre-mer, Est, Sud-Est, Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest, Massif central-Centre, Ile-de-France).

Le redécoupage du territoire en 13 régions en 2014 a rendu obsolètes ces circonscriptions et créé des "déséquilibres géographiques", selon l'Elysée, qui pourraient être corrigés avec la mise en place de listes nationales.

Une idée soutenue pour l'instant par une partie de la classe politique, à l'image du Front national, de l'UDI ou encore du Parti socialiste.

LISTE UNIQUE

Une liste nationale "permettrait d'avoir un grand débat dans ce pays sur la question européenne", a estimé Rachid Témal, coordinateur de la direction collégiale du parti, à sa sortie de l'Elysée. "Nous avons plus que jamais besoin d'Europe".

"Quoi de mieux qu'un débat national pour pouvoir démarrer la reconstruction de l'Europe, d'une Europe qui protège et qui nous soit utile ?", a abondé par la suite le centriste Jean-Christophe Lagarde.

Dans les rangs des Républicains (LR), le ton est plus circonspect face à ce qui est perçu comme une manoeuvre électoraliste de la part de LREM, mouvement qui ne dispose selon le député Eric Ciotti "d'aucun leader régional" et s'appuie sur des "députés hors-sol déconnectés".

Partisan du maintien du mode de scrutin actuel, qui "permet de garantir la proximité et le lien entre les territoires", LR suggère dans un communiqué "un redécoupage et un rééquilibrage" des grandes circonscriptions régionales pour tenir compte des conséquences de la nouvelle délimitation des régions.

Au-delà de ce retour au mode de scrutin qui prévalait avant 2004, les élections européennes de mai ou juin 2019, qui feront figure de test pour le chef de l'Etat, pourraient être l'occasion de l'émergence d'un grand mouvement central pro-européen. Et permettre la constitution d'une "liste unique" réunissant LREM, les Constructifs, l'UDI, le Modem et les Radicaux. [L8N1NQ32B]

Autre sujet abordé lors de ces consultations, les "conventions démocratiques" qu'Emmanuel Macron souhaite organiser l'année prochaine en France et dans l'Union afin de définir, via une consultation citoyenne, les futures réformes européennes.

Début octobre, il avait fait état de l'intérêt exprimé par l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et l'Autriche sur ce point, et s'était dit certain que d'autres pays membres s'y joindraient.

Hasard de l'agenda, le chef de l'Etat a entamé sa série d'entretiens à Paris quelques heures seulement après l'échec des discussions sur la composition d'une coalition gouvernementale en Allemagne, une annonce qui pourrait fragiliser le projet européen porté par Paris.

(Marine Pennetier et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)