Le président libanais refuse qu'on lie son pays au terrorisme

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(Crédits : Handout .)

BEYROUTH (Reuters) - Le président libanais Michel Aoun a déclaré lundi ne pouvoir accepter qu'"on fasse allusion au fait que son gouvernement est partenaire d'actes terroristes", comme l'a fait la Ligue arabe à l'issue d'une réunion dimanche au Caire en mettant en cause le Hezbollah.

"Le Liban n'est pas responsable des conflits dans certains pays arabes et c'est inadmissible qu'il en paie le prix alors qu'il n'a agressé aucun pays", a affirmé Michel Aoun après avoir reçu le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit.

Le président libanais a dénoncé les "attaques continues d'Israël" contre son pays. "Il est du droit des Libanais de résister et de faire échec aux plans israéliens par tous les moyens possibles", a-t-il souligné, selon un tweet diffusé par ses services.

Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se sont réunis dimanche au Caire pour parler des ingérences de l'Iran, selon eux, dans les pays arabes.

A l'issue de cette rencontre, la Ligue arabe a accusé "le Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens de financer et d'entraîner des groupes terroristes à Bahreïn".

Elle "fait assumer au Hezbollah, un partenaire dans le gouvernement libanais, la responsabilité de fournir aux groupes terroristes dans les pays arabes des armes sophistiquées et des missiles balistiques".

HARIRI MARDI AU CAIRE

Ahmed Aboul Gheit, lors de sa visite à Beyrouth, a déclaré que personne ne voulait accuser le gouvernement libanais ou nuire au Liban.

"C'est l'un des partenaires au sein du gouvernement qui est accusé de cela (...) C'est une façon indirecte de demander à l'Etat libanais de parler avec ce partenaire et de le convaincre de faire preuve de retenue dans les pays arabes", a dit le chef de la Ligue arabe. "Tout le monde reconnaît la singularité de la situation du Liban", a-t-il ajouté.

La démission surprise du Premier ministre libanais Saad Hariri, allié de la monarchie wahhabite, annoncée le 4 novembre alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite, a exacerbé les tensions déjà très vives entre Ryad et Téhéran.

Le président Aoun a par la suite accusé l'Arabie saoudite de retenir Saad Hariri contre son gré.

Après une intervention de la France, ce dernier a toutefois pu se rendre à Paris et a rencontré samedi le président français Emmanuel Macron. Il doit se rendre mardi au Caire.

A Paris, Saad Hariri a dit qu'il clarifierait sa position lors de son retour à Beyrouth dans les prochains jours. Il a dit qu'il prendrait part aux célébrations de la fête nationale prévues mercredi.

(Lisa Barrington et Angus McDowall; Guy Kerivel pour le service français)