Hammond s'apprête à présenter un budget en berne

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(Crédits : Pool New)

par William Schomberg

LONDRES (Reuters) - Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, dévoilera mercredi son projet de budget dans un contexte rendu compliqué par les difficiles négociations du Brexit et par un mécontentement populaire de plus en plus marqué.

Le chancelier de l'Échiquier présentera son projet à 12h30 GMT devant le Parlement où il risque d'essuyer le feu des critiques, notamment de la part de ceux qui lui reprochent de faire preuve de trop de prudence dans les discussions qu'il a avec Bruxelles.

Sa marge de manoeuvre est pourtant bien mince et il devra faire preuve d'ingéniosité pour satisfaire ceux qui réclament, jusque dans le camp conservateur, un coup de pouce en faveur des ménage après des années de coupes budgétaires.

Il pourrait proposer de soutenir la construction de logements et annoncer des mesures destinées à stimuler une productivité anémique.

Cinquième puissance économique mondiale, la Grande-Bretagne est confrontée à une croissance plus faible que celle des autres nations développées, ce que certains attribuent à la chute de la livre dans la foulée du référendum de juin 2016.

Cette dépréciation de la devise britannique a alimenté l'inflation et pénalisé le pouvoir d'achat de nombreux ménages dont les salaires n'augmentent presque pas.

Parallèlement, le niveau d'endettement du royaume a continué de progresser jusqu'à atteindre 80% du produit intérieur brut en dépit des efforts déployés pour combler les déficits budgétaires.

Dans ce contexte, la tâche de Philip Hammond s'annonce pour le moins ardue d'autant qu'il est probable que les perspectives de croissance s'obscurcissent encore.

Dans une telle hypothèse, la question de la facture que les Européens veulent voir les Britanniques régler lors de leur sortie de l'Union apparaît plus brûlante encore. Selon les estimation, son montant pourrait en effet atteindre plusieurs dizaines de milliards d'euros.

Philip Hammond a prévenu qu'il ne céderait pas à la tentation de la dépense. Il a ainsi rejeté une proposition d'un autre ministre qui souhaitait qu'un vaste plan d'investissement soit lancé dans le logement, expliquant n'avoir que très peu de marge de manoeuvre.

Parmi les solutions qu'il préconise, figure celle d'un soutien au logement privé, par exemple en réformant de la réglementation. Il pourrait également songer à réduire les taxes perçues par le fisc lors des acquisitions foncières des primo-accédants.

Il doit par ailleurs faire face aux demandes répétées des fonctionnaires qui réclament des hausses de salaires et de ceux qui souhaitent un effort dans le secteur de la santé.

(Nicolas Delame pour le service français)