Le secteur privé en zone euro toujours florissant

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Le secteur prive en zone euro toujours florissant[reuters.com]
(Crédits : Jorge Silva)

par Jonathan Cable

LONDRES (Reuters) - La croissance du secteur privé reste solide dans la zone euro alors que l'année tire à sa fin, montrent jeudi les premiers résultats des enquêtes de novembre d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat, une évolution de nature à conforter la décision le mois dernier de la Banque centrale européenne (BCE) de réduire son programme de stimulation monétaire.

Les résultats préliminaires des enquêtes regroupant les secteurs manufacturier et des services ont dépassé les attentes mêmes les plus optimistes des économistes interrogés par Reuters, témoignant d'une reprise généralisée et notamment dans le secteur manufacturier, où l'indice PMI est le deuxième plus élevé depuis sa création en 1997.

Le secteur privé allemand, en particulier, a encore accéléré sa croissance en novembre, les usines produisant au rythme le plus soutenu depuis près de sept ans.

En France, où les économistes s'attendaient à un ralentissement, l'activité a également accéléré pour atteindre son rythme le plus dynamique en près de six ans et demi, les récentes réformes du marché du travail ayant incité les entreprises à embaucher plus vite qu'à n'importe quelle période depuis 2001.

Les pays de la zone euro représentent la bonne surprise économique de 2017, avec des taux de croissance supérieurs à ceux des autres grandes régions, et les indicateurs avancés des enquêtes PMI suggèrent une poursuite de lcette dynamique.

L'indice PMI composite pour la zone euro atteint 57,5 ce mois-ci dans sa version flash, au plus haut depuis avril 2011 et bien au-dessus du seuil de 50 séparant expansion et récession.

Ce niveau est également supérieur à la prévision médiane des économistes interrogés par Reuters qui s'attendaient à un indice inchangé à 56,0.

"Dans l'ensemble, il n'y a aucun signe de coup d'arrêt pour l'économie de la zone euro actuellement et 2018 devrait commencer sur de bonnes bases", commente Bert Colijn, économiste chez ING.

"Avec la poursuite du soutien monétaire et l'amélioration attendue de la croissance mondiale en 2018, l'économie de la zone euro devrait connaître un autre bon cru."

CROISSANCE DE 0,8% DU PIB AU T4?

Le mois de décembre semble aussi bien parti. Le sous-indice des entrées de commandes est passé de 56,6 à 56,9 en novembre, à un plus haut de presque sept ans. Si cette tendance se maintient, selon IHS Markit, cela pourrait déboucher sur une croissance de 0,8% au quatrième trimestre, alors qu'en début de mois une enquête Reuters donnait une prévision moyenne de 0,5%.

Une accélération de la croissance dans la zone euro avec pour corollaire une augmentation des pressions inflationnistes seraient du pain béni pour les responsables de la BCE qui, le mois dernier, ont fait un pas en avant vers une sortie progressive de la politique accommodante mise en place en 2015.

"Les données d'aujourd'hui permettent à la BCE de justifier sa réduction du programme d'achat d'obligations en 2018", a déclaré Christoph Weil de Commerzbank.

L'indice PMI des services, principal secteur d'activité de la zone euro, a atteint 56,2 en version flash en novembre, un plus haut de six mois, contre 55,0 en octobre et un consensus à 55,1.

Signe d'une fin d'année qui sera bien occupée, les entreprises de services ont accumulé des arriérés de commandes au rythme le plus soutenu depuis mai 2011, le sous-indice passant de 52,9 à 53,3, ce qui les amène à accroître leurs effectifs au rythme le plus important depuis près de 10 ans.

L'indice PMI manufacturier est ressorti pour sa part à 60,0, un niveau qu'il n'a dépassé qu'en avril 2000.

Le sous-indice mesurant la production, qui entre dans la composition du PMI composite, est lui passé de 58,8 à 60,8, à un pic de près de sept ans.

Le rythme rapide des entrées de commandes, au plus haut depuis avril 2011, a allongé des délais de livraison en dépit d'une croissance des embauches sans précédent depuis le début de l'enquête.

"La hausse des commandes en souffrance est une indication positive pour la croissance de l'investissement dans les mois à venir, ce qui suggère que l'économie de la zone euro devrait continuer à tourner à plein régime", souligne Bert Colijn.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)