L'opposition polonaise dénonce un projet électoral du PiS

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L'opposition polonaise denonce un projet electoral du pis[reuters.com]
(Crédits : Kacper Pempel)

VARSOVIE (Reuters) - L'opposition polonaise a dénoncé jeudi au Parlement un amendement déposé par le parti conservateur au pouvoir Droit et Justice (PiS) qui remet en cause selon elle l'équité des élections.

Le texte de 72 pages, qui fera l'objet d'un premier vote vendredi à la Diète, prévoit l'introduction de web-cams dans les bureaux de vote mais aussi le remplacement de tous les membres actuels de la Commission électorale nationale par des candidats choisis par les partis politiques.

Le PiS, largement majoritaire à la chambre basse du Parlement, assure que ce changement rendra les élections plus transparentes. Ses adversaires y voient plutôt un moyen pour le PiS de renforcer ses chances en vue des prochaines échéances électorales, dont les municipales de l'an prochain.

"Ce texte est un projet brutal. C'est une mine placée sous les élections en Pologne", a déclaré le chef du Parti paysan polonais (PSL, opposition), Wladyslaw Kosniak-Kamlysz, devant la Diète.

Le PiS, au pouvoir depuis 2015, est déjà dans le collimateur de l'Union européenne qui l'accuse de violation des principes communautaires en raison notamment de ses projets visant à renforcer le contrôle du gouvernement sur la justice.

L'amendement à la loi électorale prévoit que sept des neuf membres de la Commission électorale nationale seront choisis par le Parlement. Le PiS en nommera trois et les autres partis quatre.

Les deux derniers membres de la commission seront des magistrats désignés par le président du Tribunal constitutionnel et la Cour suprême administrative.

Le président du Tribunal constitutionnel est désormais nommé par les députés du PiS, à la suite d'une réforme qualifiée de contraire à la Constitution par l'opposition.

Dès la semaine dernière, la Commission électorale nationale avait jugé que les changements proposés par le PiS déstabiliseraient le système électoral et constituaient une sérieuse menace au déroulement des élections locales en 2018.

(Marcin Goettig; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)