Remaniement du gouvernement, Griveaux nommé porte-parole

reuters.com  |   |  710  mots
Remaniement du gouvernement, griveaux nomme porte-parole[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Membre du premier cercle d'Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux a été nommé vendredi soir porte-parole du gouvernement en remplacement de Christophe Castaner, qui conserve son poste de secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement.

Deux nouveaux secrétaires d'Etat - Delphine Gény-Stephann (Economie et Finances) et Olivier Dussopt (Action et comptes publics)- font leur entrée dans le gouvernement d'Edouard Philippe à l'issue de ce mini-remaniement, le deuxième depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Christophe Castaner n'avait pas caché son souhait de cumuler son portefeuille gouvernemental et ses nouvelles fonctions de chef de La République en marche, en dépit des critiques de l'opposition qui jugeait ces attributions incompatibles.

L'ex-député des Alpes-de-Haute-Provence avait reçu mardi un soutien explicite du Premier ministre, qui avait estimé qu'aucune "règle juridique" n'interdisait cette double casquette.

Ces derniers jours, le gouvernement s'était employé à minimiser la portée du remaniement - requalifié de "réaménagement" - qui se révèle finalement un peu plus large avec la nomination d'un secrétaire d'Etat supplémentaire auprès du ministre Gérald Darmanin.

Polytechnicienne de 49 ans, passée par l'Ecole nationale des Ponts-et-Chaussées, Delphine Gény-Stephann fut chef de bureau à l'agence des participations de l'Etat entre 1999 et 2005.

Elle a rejoint en 2005 le groupe Saint-Gobain où elle a été nommée en juillet dernier directrice Grains céramiques et Quartz au sein du Pôle Matériaux Innovants. Depuis 2016, elle est membre du conseil d'administration de Thales.

Elu de l'Ardèche, âgé de 39 ans, Olivier Dussopt est lui membre du conseil national du Parti socialiste, ancien proche de Benoît Hamon, de Martine Aubry puis de Manuel Valls.

Mais, invoquant la "cohérence politique", Rachid Temal, le coordinateur du PS, a annoncé en début de soirée sur Twitter qu'il n'était "plus membre du Parti socialiste".

Président depuis 2014 de l'Association des petites villes de France (APVF), Olivier Dussopt s'est abstenu en juillet lors du vote de confiance à l'Assemblée sur la déclaration de politique générale d'Edouard Philippe. Il a également voté contre le projet de loi de finances pour 2018 en première lecture.

"A ce stade, cela indique juste que Macron cherche moins à construire une identité propre qu'à déstabiliser ses adversaires", a réagi un député PS. "Terriblement vieux monde. Terriblement 2007."

"CELLULE SOUCHE" DE LREM

La nomination de Benjamin Griveaux comme porte-parole du gouvernement - il cède dans le même temps son portefeuille de secrétaire d'Etat à l'Economie - signe une nouvelle étape dans la carrière de l'ancien député de Paris, "marcheur" de la première heure dans les pas d'Emmanuel Macron.

Artisan de l'ascension du chef de l'Etat qui a le même âge que lui - ils fêteront tous deux leurs 40 ans en décembre -, il avait été pressenti pour devenir le délégué général de La République en marche avant de céder la place à Christophe Castaner.

Benjamin Griveaux a fait partie de la cellule souche d'En Marche !, mouvement dont il a contribué à faire une machine de guerre pour propulser l'ex-ministre de l'Economie au sommet de l'Etat. Il en fut aussi l'un des principaux porte-parole.

Il s'agit du troisième gouvernement d'Edouard Philippe depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. Le couple exécutif avait procédé à un remaniement "technique" plus important en juin après la très large victoire de LREM au second tour des élections législatives.

Son annonce - initialement prévue mardi - a été reportée le temps pour la direction générale des Finances publiques et la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de finir leurs vérifications sur la situation fiscale et le patrimoine des entrants pressentis.

Ce nouveau remaniement, "a minima", survient à l'heure où le couple exécutif reprend des couleurs dans l'opinion publique. Selon un sondage Ifop publié dans Le Journal du Dimanche, la cote d'Emmanuel Macron a repris quatre points en un mois et s'établit désormais à 46% d'opinions favorables. Edouard Philippe gagne lui deux points, à 49% de satisfaction.

(Marine Pennetier, Jean-Baptiste Vey et Elizabeth Pineau, avec Emile Picy, édité par Yves Clarisse et Henri-Pierre André)