Des responsables allemands écoutés par la NSA, selon WikiLeaks

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PARIS (Reuters) - Les services secrets américains ont écouté les conversations téléphoniques d'Angela Merkel et d'autres hauts responsables allemands, selon de nouveaux documents de WikiLeaks rendus publics mercredi soir par Libération, Mediapart et Süddeutsche Zeitung.

La mise sur écoute présumée d'un téléphone portable de la chancelière allemande pendant plusieurs années avait été révélée en 2013 par l'ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, Edward Snowden, via le magazine Der Spiegel.

L'enquête ouverte à la suite de ces révélations a été classée sans suite le mois dernier par le ministère public allemand faute de preuves suffisantes étayant ces accusations.

Selon Libération, les documents obtenus par WikiLeaks et publiés mercredi soir apportent cette preuve.

Un des documents détaille une conversation datée du 11 octobre 2011 entre Angela Merkel et son "conseiller personnel" au sujet de la crise grecque. "La chancelière hésite sur la stratégie à tenir et plaide pour la mise en place d'une taxe sur les transactions financières", selon Libération.

Un autre document portant sur le même sujet concerne le conseiller de la chancelière chargé des Affaires européennes, Nikolaus Meyer-Landrut, et date de la même période. Selon WikiLeaks, la conversation a été interceptée par le service de renseignement électronique de la Grande-Bretagne, le Government Communications Headquarters (GCHQ).

WikiLeaks a également mis la main sur une base de données de la NSA comprenant 69 numéros de lignes fixes, numéros de fax et de standards téléphoniques. Parmi eux, le numéro du bureau du ministre des Finances Wolfgang Schaüble, celui du vice-chancelier et ministre de l'Economie Sigmar Gabriel, des numéros au ministère de l'Economie, des Affaires étrangères ou encore de l'Agriculture.

Contactée par les trois organes de presse, la chancellerie à Berlin n'a pas souhaité s'exprimer.

En 2013, à la suite des révélations sur un éventuel espionnage de ses conversations téléphoniques, Angela Merkel avait estimé que si cela était avéré, cela constituerait une "entorse à la confiance" entre partenaires internationaux.

A l'époque, le président américain Barack Obama avait assuré que les Etats-Unis ne surveillaient pas et ne surveilleraient pas les communications d'Angela Merkel.

Les documents publiés par WikiLeaks mercredi soir surviennent une semaine après la publication de documents rendant compte d'écoutes téléphoniques visant les présidents français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

(Marine Pennetier, édité par Guy Kerivel)