L'Allemagne a discuté des écoutes avec l'ambassadeur américain

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L'allemagne a discute des ecoutes avec l'ambassadeur americain[reuters.com]
(Crédits : © Kai Pfaffenbach / Reuters)

BERLIN/WASHINGTON (Reuters) - L'Allemagne prend au sérieux les nouvelles révélations concernant les activités d'espionnage de membres du gouvernement allemand auxquelles se sont livrés les Etats-Unis, a déclaré jeudi le porte-parole d'Angela Merkel.

Selon de nouveaux documents de WikiLeaks rendus publics mercredi soir par Libération, Mediapart et le Süddeutsche Zeitung, les services secrets américains de la NSA ont écouté les conversations téléphoniques d'Angela Merkel et d'autres responsables allemands, dont les ministres de l'Economie et des Finances.

"Ce genre d'événements à répétition provoque des tensions en ce qui concerne la coopération entre l'Allemagne et les Etats-Unis en matière de renseignement, laquelle est essentielle pour la sécurité de nos citoyens", a déclaré Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière.

Auparavant, fait inhabituel, le secrétaire général de la chancellerie allemande, Peter Altmaier, avait convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin pour demander des explications.

Altmaier a dit au diplomate que la législation allemande devait être respectée et les violations sanctionnées, a déclaré Steffen Seibert.

A Washington, un porte-parole du département d'Etat a confirmé la réunion mais n'a pas voulu donner de détails. Il a démenti que les dernières informations aient eu un impact négatif sur les relations entre les deux pays.

"Ce que je peux vous dire est que rien n'a changé en ce qui concerne la relation forte que nous avons et que nous continuerons à avoir avec l'Allemagne", a déclaré John Kirby, porte-parole du département d'Etat.

Selon les révélations du Süddeutsche Zeitung, sur la base de documents WikiLeaks, la NSA avait une base de données comprenant 69 numéros de lignes fixes, numéros de fax et de standards téléphoniques au sein des services du gouvernement allemand.

Interrogé sur ces informations, le ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, qui est aussi vice-chancelier, s'est dit plus inquiet des risques d'espionnage industriel, notamment en raison des liens entre son ministère et les entreprises.

Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, qui est responsable des questions de sécurité, a déclaré que l'Allemagne allait étudier les dernières révélations.

(Michael Nienaber et Lesley Wroughton, avec Andreas Rinke; Danielle Rouquié pour le service français)