Les pourparlers de paix sur la Colombie menacés de déraillement

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Les pourparlers de paix sur la colombie menaces de deraillement[reuters.com]
(Crédits : © John Vizcaino / Reuters)

LA HAVANE (Reuters) - Quatre pays parrainant les pourparlers entre le gouvernement colombien et les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont appelé mardi à une "désescalade urgente" des violences qui menacent de faire dérailler le processus de paix.

"Nous exhortons les parties à s'abstenir strictement de toute action causant des victimes ou des souffrances en Colombie, et à accélérer la mise en oeuvre des mesures d'établissement de la confiance", peut-on lire dans un communiqué signé de la Norvège, de Cuba, du Chili et du Venezuela. "Nous considérons ces mesures comme essentielles."

Le principal négociateur du gouvernement colombien a menacé de quitter les négociations en raison de cette récente intensification des violences sur le terrain.

Les Farc réclament pour leur part un cessez-le-feu bilatéral, ce que Bogota refuse, s'appuyant sur des exemples passés de trêves que les rebelles avaient mises à profit pour se réarmer.

Le conflit le plus long de l'Amérique latine a fait 220.000 morts et des millions de déplacés depuis 1964.

Les pourparlers de La Havane, qui ont débuté en novembre 2012, ont produit des résultats encourageants, les plus importants jamais engrangés lors de négociations de paix entre les deux parties.

Mais les violences se sont intensifiées ces dernières semaines, depuis une embuscade rebelle qui a coûté la vie à dix militaires en avril et qui a conduit le président Juan Manuel Santos à ordonner une reprise des bombardements aériens contre la rébellion, qu'il avait suspendus un mois plus tôt en gage de bonne volonté.

Depuis le début des pourparlers, Bogota et les Farc ont réglé plusieurs points importants, sur la réforme agraire, l'avenir politique des Farc et la fin du trafic de drogue. Deux dossiers restent à régler, celui de l'indemnisation des victimes et la démobilisation des Farc.

(Jaime Hamre et Nelson Acosta, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)