Le débris d'avion de La Réunion samedi en France métropolitaine

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Le debris d'avion de la reunion sera en metropole samedi[reuters.com]
(Crédits : © Stringer France / Reuters)

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (Reuters) - Le débris d'avion retrouvé à La Réunion, qui appartient très vraisemblablement à un Boeing 777 similaire à celui de la Malaysia Airlines qui a disparu dans l'océan Indien en mars 2014, arrivera samedi en France métropolitaine pour y être examiné par les experts du ministère de la Défense.

Des journalistes de Reuters ont vu des caisses en bois entreposées sur le tarmac de l'aéroport de Saint-Denis-de-La-Réunion en attendant d'être transférées dans un avion d'Air France qui devait s'envoler pour Paris à 21h15 locales (17h15 GMT). Il devrait atterrir à Orly à 06h20 (04h20 GMT).

L'une d'elle, d'une dimension de deux mètres sur un, contenait le "flaperon" retrouvé mercredi sur le rivage est de l'île, a-t-on appris de sources aéroportuaire et policière.

Le bout d'aile sera ensuite transféré d'Orly au centre Techniques aéronautiques de la Direction générale de l'armement du ministère de la Défense (DGA TA) de Balma, près de Toulouse.

Les enquêteurs français, malaisiens et australiens - l'avion de la Malaysia Airlines aurait disparu avec 239 personnes à bord dans une région proche de l'Australie - ont acquis la quasi certitude que le flaperon appartenait bien à un Boeing 777.

L'ATSB (Australian Transport Safety Bureau, le bureau d'enquêtes australien) a déclaré vendredi "avoir un haut niveau de confiance qu'il provient d'un Boeing 777".

"Nous continuons à travailler avec nos collègues français et dans 24 à 48 heures nous serons en mesure de le confirmer", a déclaré un de ses responsables.

FAIRE PARLER L'AILE

Les images du débris montrent que la pièce porte distinctement l'inscription 657 BB, qui correspond dans un manuel d'entretien du Boeing 777 au flaperon.

Le laboratoire de Balma, où travaillent près de 600 personnes, est une structure dépendant du ministère de la Défense, experte dans les investigations techniques après des accidents d'avions. Cette structure unique en France sera chargée de faire parler le débris d'aile et devrait débuter les premières analyses lundi.

Le laboratoire toulousain devra d'abord vérifier le numéro de série figurant sur la pièce retrouvée à La Réunion. Les experts aéronautiques étudieront ensuite les déformations de ce morceau d'aile, pour tenter de connaître les causes du crash : déformation en vol suite à une explosion ou déformation au contact de l'océan au moment du choc.

Principal centre européen d'essais au sol d'aéronefs civils et militaires, le Centre a été créé en 1949.

Sur son site Internet, la DGA Techniques aéronautiques explique procéder aux "investigations après accidents ou incidents sur matériaux, cellules et systèmes". Il est aussi spécialisé dans "les analyses du comportement mécanique des structures en statique, fatigue et dynamique".

La DGA TA a notamment participé à l'analyse des quelques 650 débris du vol d'Air France assurant la liaison Rio-Paris AF 447 retrouvés après l'accident qui avait fait 228 morts le 1er juin 2009.

(John Mkhize et Joe Brock, avec Julie Rimbert à Toulouse, édité par Yves Clarisse)