La réforme des retraites en Grèce applicable à partir de juillet

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La reforme des retraites en grece applicable a partir de juillet[reuters.com]
(Crédits : Ronen Zvulun)

par Angeliki Koutantou

ATHENES (Reuters) - La Grèce et ses créanciers, qui négocient un troisième plan de renflouement de plusieurs dizaines de milliards d'euros, ont convenu lundi que la réforme des pensions vieillesse ne concernerait que les personnes parties à la retraite après la fin juin, ont dit lundi des hauts fonctionnaires du ministère du Travail.

Lorsque les créanciers ont accepté en juillet de négocier un accord d'assistance financière de 86 milliards de dollars permettant à la Grèce de surnager et de rester dans la zone euro, le gouvernement grec s'est engagé à mettre en oeuvre d'ici la fin octobre des réformes d'ampleur.

Les créanciers -- Fonds monétaire international (FMI), Banque centrale européenne (BCE), Union européenne (UE) et Mécanisme européen de stabilité (MES) -- réclament par exemple l'abandon du régime des pré-retraites ou encore le report de l'âge de départ à la retraite à 67 ans.

Les deux parties doivent s'entendre sur le plan d'aide d'ici au 20 août si la Grèce veut être en mesure de rembourser 3,5 milliards d'euros à la BCE qui échoient à cette date.

"Il a été convenu et cela n'est pas remis en cause que tous les droits à la retraite établis d'ici au 30 juin ne seraient pas affectés", a dit un haut fonctionnaire ministériel.

Il a ajouté qu'Athènes aura élaboré en détail la réforme des retraites d'ici octobre et soumettra des propositions concernant les questions du travail d'ici la fin de l'année.

MOSCOVICI SE DIT ENCOURAGÉ

"Pour ce qui concerne les questions du travail, la Grèce veut définir et adopter les meilleures pratiques sur la base du modèle social européen et revenir sur la déréglementation pratiquée pendant cinq années d'assistance", a déclaré de son côté le ministre du Travail, George Katrougalos, à l'Athens News Agency.

Alors que les visites passées des missions de l'ancienne "troïka" (FMI, UE, BCE) au sein même des ministères avaient été considérées comme une violation de la souveraineté nationale, George Katrougalos a invité les négociateurs à discuter au ministère même, en témoignage de bonne volonté.

Le gouvernment poursuit normalement la plus grande partie des négociations à haut niveau avec ses créanciers dans un hôtel du centre d'Athènes.

Des équipes techniques se sont également rencontrées pour évoquer des questions de fiscalité, de justice et de corruption. Elles discuteront de la création d'un fonds de privatisation et des créances douteuses, selon un responsable gouvernemental.

Dans un entretien publié par le journal Ethnos, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, se dit encouragé par les progrès accomplis jusqu'à présent.

"Je compte sur nos partenaires grecs pour adopter un ordre du jour ambitieux afin que nous puissions nous en tenir à un calendrier ambitieux", déclare-t-il. "Si toutes les parties tiennent leurs engagements du 12 juillet, alors un accord peut être atteint."

Pour pouvoir ouvrir les négociations sur un nouveau plan d'aide, le gouvernement de gauche du Premier ministre Alexis Tsipras, au pouvoir depuis janvier dernier, a dû accepter mi-juillet les conditions fixées par les créanciers en légiférant tant sur les impôts que sur les modalités de renflouement des banques ou encore sur le système judiciaire.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)