Porto Rico en situation de défaut de paiement

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NEW YORK (Reuters) - Porto Rico s'est retrouvé en situation de défaut de paiement lundi après n'avoir remboursé qu'une fraction infime d'obligations arrivées à échéance le 1er août, illustrant l'ampleur des difficultés financières de cette île des Caraïbes.

Porto Rico, qui a le statut d'Etat associé aux États-Unis, n'a ainsi remboursé que 628.000 dollars (573.516 euros) sur le total dû de 58 millions, a déclaré le directeur général de la Government Development Bank (GDB), l'instance qui émet les obligations souveraines.

"En raison de l'absence de fonds adéquats pour cet exercice fiscal, la totalité du paiement des obligations n'a pas été effectuée aujourd'hui", a dit Melba Acosta.

Le gouverneur de Porto Rico, Alejandro Garcia Padilla, avait pris de court les investisseurs le mois dernier en déclarant que la dette de l'île -- d'un montant total de 72 milliards de dollars (66 milliards d'euros) -- était impossible à acquitter et nécessitait une restructuration.

Et le chef du gouvernement de Porto Rico, Victor Suarez, avait déclaré il y a une semaine que la trésorerie de l'île était actuellement insuffisante pour faire face à l'échéance du 1er août.

Une situation de défaut risque de se traduire par une bataille juridique avec des investisseurs. Oppenheimer Funds s'est ainsi dit déçu du non remboursement des obligations arrivées à échéance samedi, ajoutant son intention de défendre vigoureusement ses droits.

Porto Rico n'avait jamais jusqu'ici fait défaut sur le remboursement du principal ou des intérêts de sa dette. Un tel défaut de paiement est le plus important depuis celui de la ville de Detroit.

La restructuration à venir de la dette inquiète les investisseurs qui se demandent comment Porto Rico va arbitrer entre les remboursements et les besoins de ses citoyens.

"La responsabilité première d'un gouvernement est de fournir des services aux citoyens. Quand on décide finalement de ne pas payer, on se coupe de fait du marché des capitaux, mais, du point de vue du gouvernement, cela semble être considéré comme un moindre mal", a déclaré Peter Hayes, gérant de fonds chez BlackRock.

(Megan Davies, Myriam Rivet et Benoît Van Overstraeten pour le service français)