Dissensions entre taliban afghans après la nomination de Mansour

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La nomination de mansour provoque des dissenssions au sein des taliban afghans[reuters.com]
(Crédits : © Handout . / Reuters)

par Jibran Ahmad

PESHAWAR, Pakistan (Reuters) - Un haut responsable des taliban a annoncé mardi sa démission pour marquer son désaccord avec l'annonce de la mort du mollah Omar et la nomination de son successeur Mohammad Akhtar Mansour à la tête du mouvement islamiste afghan.

Syed Mohammad Tayab Agha, qui a annoncé quitter ses fonctions, était le directeur du "bureau politique" installé par les taliban à Doha, la capitale du Qatar, afin de faciliter l'ouverture de négociations de paix avec Kaboul.

Dans un communiqué, ce responsable estime que la décision de taire le décès du mollah Mohammad Omar, le guide suprême du mouvement, pendant plus de deux années était une "erreur historique commise par les individus concernés".

"Aujourd'hui, le fait que le chef soit nommé à l'extérieur du pays par des gens qui habitent en dehors du pays est également une grande erreur historique", dit-il.

Mohammad Akhtar Mansour, qui était l'adjoint du mollah Omar, a été choisi mercredi dernier par la choura (conseil) de Quetta, au Pakistan, le jour de l'annonce par les autorités afghanes du décès d'Omar il y a plus de deux ans dans un hôpital pakistanais.

Le chef des taliban, estime encore Syed Mohammad Tayab Agha, devrait être nommé "en présence des courageux moudjahidine dans leurs fiefs à l'intérieur du pays".

Le porte-parole officiel des taliban, Zabihullah Mujahid, n'a pas été en mesure de confirmer l'authenticité du communiqué.

Plusieurs personnalités du mouvement ainsi que la propre famille du mollah Omar ont déjà dénoncé la nomination de Mansour à la tête des taliban.

Considéré comme proche d'Islamabad, le mollah Mansour aura fort à faire pour maintenir la cohérence des taliban face aux durs du mouvement intégriste qui, portés par des succès militaires sur le terrain, prônent la rupture du dialogue formellement entamé entre Kaboul et les islamistes en juillet dernier au Pakistan.

La deuxième séance de négocations, prévue à la mi-août, a été reportée.

Plusieurs commandants auraient cessé les combats en attendant que la situation se clarifie.

(Avec James Mackenzie; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)