Apple et les taux font trébucher Wall Street

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La cloture des marches americains [reuters.com]
(Crédits : Reuters)

par Tanya Agrawal et Noel Randewich

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé en légère baisse une séance marquée à nouveau par une volée de résultats de sociétés et par les désagréments de l'action Apple, tombée à son plus bas niveau en six mois, cependant que le thème récurrent des taux est revenu au premier plan après les déclarations d'un banquier central.

Apple a perdu plus de 4% en séance, tombant, pour la première fois depuis près de deux ans, en deçà de sa moyenne mobile de 200 jours, un seuil technique de première importance très surveillé par les traders. L'action a terminé sur une perte de 3,2% à 114,64 dollars.

Le recul de ce mardi n'a pas été provoqué par un élément en particulier mais l'action est sous pression depuis la publication des résultats le 21 juillet et risque de le rester compte tenu des inquiétudes sur l'évolution de la demande en Chine, un marché clé pour la firme à la pomme, et d'un certain scepticisme entourant la demande pour l'iPhone 6.

L'action a enchaîné ainsi cinq séances dans le rouge d'affilée, ce qu'elle n'avait plus fait depuis février.

Apple a par ailleurs démenti mardi des informations lui prêtant l'intention de devenir un opérateur mobile virtuel (MVNO).

Wall Street a évolué un peu plus dans le rouge lorsque le président de la Réserve fédérale d'Atlanta Dennis Lockhart a déclaré qu'il faudrait une "dégradation d'ampleur" de la situation économique des Etats-Unis pour qu'il n'appuie pas une hausse des taux en septembre, selon le Wall Street Journal.

L'indice Dow Jones a cédé 47,51 points (0,27%) à 17.550,69 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 4,72 points (0,22%) à 2.093,32. Le Nasdaq Composite a laissé 9,84 points (0,19%) à 5.105,55.

La plus grande partie des sociétés de l'indice S&P-500 ayant publié leurs trimestriels, les investisseurs ont choisi de rester en coulisses dans l'attente de la parution vendredi des chiffres de l'emploi de juillet.

Des économistes interrogés par Reuters anticipent 225.000 créations d'emploi en juillet et cette statistique acquiert d'autant plus d'importance aux yeux des intervenants qu'elle oriente leurs anticipations quant au calendrier de la future remontée des taux directeurs de la Réserve fédérale.

Quelques indicateurs en demi-teinte, en particulier les dépenses des ménages et la croissance du secteur manufacturier annoncés lundi, amènent certains à repousser à décembre une première hausse des taux américains, alors qu'après la réunion de la Fed de la semaine passée, les investisseurs se voyaient plutôt confortés dans leur prévision d'un déclenchement du resserrement monétaire en septembre.

"Vu l'importance de ce grand indicateur, les investisseurs se contentent de voir venir", a déclaré Jack Ablin (BMO Private Bank). "La Fed sert un discours tellement peu direct au marché qu'on dirait qu'elle ne sait pas trop ce qu'elle va faire".

La Fed, qui maintient des taux pratiquement nuls depuis près d'une décennie, a dit qu'elle les relèverait uniquement si elle était sûre que l'économie connaisse une reprise régulière et durable.

Aux valeurs, Baxalta a bondi de 12%, après avoir été réservée à la hausse sur un gain de 15%. Le laboratoire américain fait l'objet d'une offre de 30 milliards de dollars du laboratoire britannique Shire qui veut devenir le leader mondial du segment des maladies rares, offre qu'il a rejetée car la jugeant insuffisante.

Walt Disney, qui publie ses trimestriels après la clôture, a fini sur un gain de 0,5%.

Regeneron Pharmaceuticals a tiré parti de résultats supérieurs au consensus et a pris 5%.

A l'inverse, American International Group a laissé 2,8%, en dépit d'un résultat supérieur aux attentes mais avec un résultat des placements en baisse dans la quasi-totalité de ses divisions.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)