La municipalité de Rome étroitement surveillée par le gouvernement

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(Crédits : © Max Rossi / Reuters)

ROME (Reuters) - Le gouvernement italien a annoncé jeudi qu'il allait surveiller étroitement la municipalité de Rome accusée d'être tombée sous la coupe du crime organisé, tout en autorisant le maire actuel à rester en poste.

Le scandale "Mafia Capital" a ébranlé cette année la capitale transalpine, mettant à nu un vaste système de corruption qui a permis d'expliquer l'état déplorable de certaines rues et l'état calamiteux des finances de la ville.

Les difficultés que traverse la ville éternelle sont d'autant plus préoccupantes que l'Eglise catholique s'apprête à célébrer à partir du 8 décembre une "Année Sainte extraordinaire" au cours de laquelle une trentaine de millions de pèlerins sont attendus.

Après des semaines de réflexion, les services du président du Conseil Matteo Renzi ont décidé qu'un seul district de Rome, celui de la station balnéaire d'Ostie, qui dépend administrativement de Rome, serait placé sous la tutelle directe du gouvernement.

Le reste de la ville restera sous le contrôle du maire Ignazio Marino, qui n'est pas lui même visé par une enquête mais dont le manque d'autorité sur les services municipaux est vivement critiqué.

Le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano a toutefois déclaré que le préfet de Rome, représentant direct du gouvernement dans la capitale italienne, travaillerait désormais avec le maire pour garantir le bon fonctionnement des principaux services et l'octroi en bonne et due forme des marchés publics.

"J'ai informé le cabinet que j'ai l'intention d'élargir les pouvoirs du préfet de Rome afin qu'il puisse superviser les projets dans huit zones particulièrement sensible", a-t-il dit.

Le gouvernement a également annoncé que la supervision de "l'Année Sainte" serait confiée au préfet Franco Gabrielli, écartant de fait le maire de Rome de l'organisation de l'événement qui doit durer près d'un an.

Aucun commentaire n'a été fait par le maire qui n'a plus été vu en public depuis plusieurs semaines et son départ aux Antilles où il rédige ses mémoires.

Membre du Parti démocrate, comme le président du Conseil, Ignazio Marino a admis le mois dernier qu'une grande partie de l'administration était "considérablement pourrie", tout en disant s'efforcer de surmonter cette crise.

Le procès des 59 accusés du scandale "Mafia Capital" doit s'ouvrir le 5 novembre.

(Nicolas Delame pour le service français)