Le Brésil prévoit désormais un déficit primaire en 2016

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Le bresil prevoit desormais un deficit primaire en 2016[reuters.com]
(Crédits : © Bruno Domingos / Reuters)

BRASILIA (Reuters) - Le gouvernement brésilien a annoncé lundi prévoir désormais un déficit budgétaire primaire l'année prochaine, et plus un excédent, augmentant la pression sur un Congrès rebelle en arguant du risque d'une dégradation de la note souveraine du pays.

Le projet de budget 2016 présenté par le gouvernement de Dilma Rousseff intègre un déficit primaire du secteur non-financier de 0,34% du produit intérieur brut (PIB) alors que les prévisions précédentes incluaient un excédent de 0,7%, un chiffre déjà revu en baisse par rapport à une projection initiale de 2%.

Les nouvelles prévisions soulignent la nécessité pour Dilma Rousseff de trouver des recettes supplémentaires, alors que le Congrès conteste les mesures d'austérité déjà mises en oeuvre.

Le gouvernement a modifié ses prévisions après le rejet par les parlementaires et les milieux d'affaires de la proposition de Dilma Rousseff de remettre en vigueur une taxe sur les transactions financières afin d'augmenter les recettes de l'Etat.

Le ministre de la Planification, Nelson Barbosa, a déclaré que le pays pouvait éviter une situation déficitaire "avec des mesures qui doivent être élaborées avec le Congrès".

Pour Alberto Ramos, économiste de Goldman Sachs, "le gouvernement a visiblement choisi de défier le Congrès et il lui demande maintenant d'identifier de nouvelles sources de revenus".

La situation du budget primaire, c'est à dire hors service de la dette, est surveillée de près par les marchés financiers et les agences de notation ont prévenu qu'elles pourraient abaisser la note du Brésil en cas de dégradation. Or une telle sanction pourrait faire retomber le Brésil parmi les pays dont la dette est jugée spéculative ("junk").

Standard & Poor's attribue pour l'instant à la dette brésilienne la note BBB-, la dernière au-dessus de la catégorie "junk".

Lundi, le real s'est déprécié de près de 3% face au dollar américain avant de regagner du terrain.

(Rebnan Fagalde à Sao Paulo et Alonso Soto à Brasilia; Marc Angrand pour le service français)