Jean-Marie Le Pen appelle à l'unité du FN à Marseille

reuters.com  |   |  636  mots
Jean-marie le pen appelle a l'unite du fn[reuters.com]
(Crédits : Jean-Paul Pelissier)

MARSEILLE (Reuters) - Jean-Marie Le Pen a appelé samedi à "l'unité du Front national" lors d'une conférence de presse dans les quartiers Nord de Marseille au moment où débutaient dans la même ville l'université d'été du FN, à laquelle il n'a pas été convié.

"L'unité est la condition sine qua non de la victoire. Je souhaite que cessent ces divisions pour les batailles à venir", a déclaré Jean-Marie Le Pen devant des dizaines de journalistes avant un repas avec ses soutiens.

Le fondateur du FN a également envoyé un message à sa fille Marine, présidente du parti.

"Je lui souhaite de retrouver le bon sens. Je pense qu'il faut cesser cette chasse aux sorcières, qu'il faut marcher vers l'unité", a-t-il martelé.

"Pourquoi a-t-elle pris l'initiative de dire que le Front National était profondément désuni en particulier entre son père et elle ? C'est incompréhensible", a-t-il poursuivi.

Jean-Marie Le Pen a laissé planer le suspense sur sa venue à l'université d'été, organisée au Parc Chanot, où il est persona no grata.

"Je ne m'interdis pas d'aller au Parc Chanot, ni cet après-midi, ne ce soir, ni demain, car je suis libre et je suis député européen de cette circonscription, je suis conseiller régional et président du groupe, je suis de surcroît président d'honneur du Front National", a poursuivi Jean-Marie Le Pen.

"Si je vais au Parc Chanot, je délivrerai le message que je considérerai comme nécessaire. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir de tension, je crois que Marine Le Pen a renforcé son service d'ordre par des mercenaires. J'ai peine à croire que des mercenaires prennent le risque pénal de s'en prendre à un parlementaire pacifique."

"J'AI PASSÉ L'ÂGE POUR ME PRÉSENTER"

Exclu le 20 août du parti qu'il a cofondé, notamment pour la répétition de ses propos sur les chambres à gaz nazies, Jean-Marie Le Pen a assuré à plusieurs reprises qu'il contestait cette décision.

A trois mois des élections régionales, ce nouvel épisode de tension entre lui et sa fille Marine s'inscrit dans un conflit apparu au grand jour lors du défilé du parti le 1er mai quand l'eurodéputé de 87 ans, vêtu d'un imperméable rouge, avait volé la vedette à sa fille sur la scène.

Plusieurs élus locaux se disent prêts à présenter des listes dissidentes au scrutin de décembre en région Provence Alpes Côte d'Azur (Paca) contre Marion Maréchal Le Pen, investie tête de liste par le FN, mais Jean-Marie Le Pen a écarté l'hypothèse de sa propre candidature.

"Je ne sais pas s'il y aura des listes dissidentes mais pas de mon fait", a-t-il déclaré. "J'ai passé l'âge pour me présenter."

Jean-Marie Le Pen a toutefois indiqué que si les nombreux conseillers régionaux sortants de Paca qui avaient appelé à la démission du numéro 2 du FN, Florian Philippot, n'étaient pas sur les listes de sa petite fille Marion Maréchal-Le Pen, ses supporteurs pourraient ne pas voter pour elle.

"S'il se manifestait clairement qu'un certain nombre de gens qui, compte tenu de leurs opinions, sont tenus à l'écart des listes, si l'on se prive de leur expérience au risque de l'inexpérience, ils sont libres de leur vote et on peut craindre des pertes sensibles de suffrage", a-t-il indiqué.

"Je pense que la réflexion permettra d'aboutir à quelque chose de constructif."

Marine Le Pen, qui a comparé Jean-Marie Le Pen à une "petite femen", en référence à sa volonté de s'inviter à l'université d'été, affirme ne pas vouloir laisser son père perturber le lancement officiel d'une campagne des régionales, qu'elle conduira personnellement en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

(François Revilla, édité par Elizabeth Pineau)