L'Assemblée se penche à nouveau sur le texte sur la fin de vie

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Le texte sur la fin de vie de retour a l’assemblee[reuters.com]
(Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

PARIS (Reuters) - Les députés français ont entamé lundi l'examen, en deuxième lecture, d'une proposition de loi qui permettrait de plonger dans une sédation irréversible les patients en phase terminale sans aller toutefois jusqu'à légaliser l'euthanasie.

Le Sénat, où la droite est majoritaire, avait rejeté le 23 juin cette proposition de loi qui avait été massivement votée par l'Assemblée nationale en première lecture.

La proposition de loi présentée par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (les Républicains, LR) prévoit une "sédation profonde et continue" et rend contraignantes pour les médecins les directives anticipées laissées par les malades.

"Ce texte marque des avancées importantes", a dit Marisol Touraine, la ministre de la Santé, qui lui a apporté son soutien et a plaidé pour le maintien de son équilibre.

Seuls les élus radicaux de gauche, une partie des écologistes ainsi que quelques socialistes ont décidé de s'abstenir ou de se prononcer à nouveau contre. Ils vont tenter, sans espoir de succès, de présenter des amendements proposant de légaliser le suicide médicalement assisté.

A l'appel de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), que préside Jean-Luc Romero, une manifestation a eu lieu lundi après-midi près de l'Assemblée.

Les manifestants ont réclamé la légalisation de l'euthanasie et ont demandé le vote d'un amendement "en faveur d'une aide active à mourir".

A l'opposé, une vingtaine de députés LR membres de l'Entente parlementaire, l'aile droitière du principal groupe de l'opposition, entendent voter contre ce texte qu'ils considèrent comme "un droit à la mort".

Le Sénat devrait procéder à une seconde lecture de ce texte avant la fin de l'année et devrait à nouveau le rejeter.

Une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera ensuite convoquée afin de tenter de déboucher sur un texte commun. L'Assemblée, qui a constitutionnellement le dernier mot, procédera ensuite à son adoption définitive.

(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)