Une implication accrue de l'Etat dans Air France semble exclue

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Une implication accrue de l'etat dans air france exclue [reuters.com]
(Crédits : © Jacky Naegelen / Reuters)

PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, a écarté mardi toute implication accrue de l'Etat dans la crise qui secoue Air France au lendemain d'incidents qui ont émaillé une réunion du comité central d'entreprise de la compagnie qui a annoncé une nouvelle vague de suppressions de postes.

L'Etat, qui détient 17,6% d'Air France-KLM, "est en permanence en relation avec les acteurs", a-t-il déclaré sur RTL. "En même temps, si la réponse par rapport à ces incidents, c'est 'le gouvernement qui va tout régler', je ne suis pas sûr qu'on n'en rajoute pas à la caricature".

Les images du directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, torse nu après s'être fait arracher sa chemise par des manifestants, et de Pierre Plissonnier, numéro deux du long-courrier et DRH d'Air France à Roissy, ont été largement relayées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Air France a fait savoir lundi qu'elle allait déposer plainte pour les "violences aggravées" dont ont été victimes des membres de sa direction.

"Ces agissements sont inacceptables, je pense qu'il faut qu'il y ait des poursuites pénales", a déclaré Alain Vidalies. "Profitons de cette situation dramatique pour reprendre le chemin du dialogue, c'est possible."

La compagnie aérienne a annoncé lundi 2.900 nouvelles suppressions de postes et le retrait de 14 avions de sa flotte long-courrier d'ici 2017. Ce plan "B" de restructuration a été engagé après l'échec des négociations avec ses syndicats de pilotes, pointés du doigt pour ne pas avoir accepté le plan de compétitivité proposé par la compagnie.

Dans un communiqué publié lundi soir, l'intersyndicale d'Air France a jugé "crucial" un "engagement fort du gouvernement sur la préservation d'un contexte concurrentiel équitable".

Sur Europe 1 mardi, le président du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'Air France, Philippe Evain, a estimé que le dialogue pourrait reprendre dès lors que "tous les acteurs qui ont une influence et qui peuvent avoir une influence sur la santé économique de la compagnie" seraient présents.

"La solution passera par le troisième acteur qui pour l'instant est assez silencieux, c'est l'Etat", a-t-il dit.

"Cela fait des mois que nous (les organisations syndicales-NDLR) demandons à être reçus par le gouvernement, des mois sans réponse. Aujourd'hui, on en arrive là, il faut bien comprendre que cette situation-là a été créée ou plutôt on l'a laissée dériver gentiment, maintenant il faut se mettre autour de la table".

Ecartant toute nationalisation d'Air France, Alain Vidalies a assuré que l'Etat jouait son rôle.

"J'ai pris l'initiative en juin dernier de saisir la Commission européenne (...) et nous avons demandé à ce qu'il y ait une négociation sur les conditions de la concurrence. C'est ça la responsabilité de l'Etat et il l'assume".

(Marine Pennetier, édité par Gilles Trequesser)