JERUSALEM (Reuters) - Deux Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes de sécurité et deux civils israéliens blessés à l'armée blanche samedi à Jérusalem-Est où les affrontements et les agressions se poursuivent à un rythme quotidien.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un Palestinien, qui était âgé de 25 ans, a été tué dans le camp de réfugiés de Shuafat, où les forces israéliennes ont répliqué à des jets de pierres, de cocktails Molotov et d'explosifs. Dans un communiqué, le Hamas, groupe islamiste qui contrôle la bande de Gaza, précise qu'il était un de ses membres.

Dans la matinée, un adolescent palestinien de 16 ans a été tué par la police après avoir agressé deux civils israéliens à l'arme blanche près de la Vieille-Ville, annonce la police israélienne.

En onze jours, quatre Israéliens et 17 Palestiniens ont perdu la vie dans un nouveau cycle de violences qui fait craindre une "troisième intifada".

Après Jérusalem-Est, la Cisjordanie et des villes israéliennes, les violences ont gagné vendredi la bande de Gaza, où sept manifestants ont été tués par des soldats israéliens à proximité de la clôture de sécurité.

La colère palestinienne trouve son origine dans la crainte que des visites régulièrement organisées par des groupes juifs, y compris par des élus, sur l'esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, finissent par remettre en cause le statut de l'endroit.

Lieu saint de l'islam et du judaïsme, le site est administré par les autorités religieuses jordaniennes. Les juifs, qui l'appellent Mont du Temple, peuvent s'y rendre mais n'ont pas le droit d'y prier, ce que certains contestent.

Les violences n'ont pas atteint l'intensité des première et deuxième "intifadas" de la fin des années 1980 et du début des années 2000 mais l'hypothèse d'un troisième "soulèvement" est désormais évoquée.

Le chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a ainsi estimé que ce vendredi marquait le début d'une troisième "intifada sur toute la terre de Palestine".

(Maayan Lubell avec Nidal al-Mughrabi à Gaza; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)