Obama auprès des proches de victimes de la tuerie dans l'Oregon

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Barack obama aupres des proches des victimes de la fusillade de l'oregon[reuters.com]
(Crédits : Kevin Lamarque)

par Jeff Mason et Courtney Sherwood

ROSEBURG, Oregon (Reuters) - Barack Obama s'est rendu vendredi à Roseburg, dans l'Oregon, théâtre d'une fusillade meurtrière la semaine dernière, où le président démocrate a réitéré son souhait d'une initiative contre les violences par arme à feu.

Neuf personnes ont été tuées le 1er octobre au matin sur le campus universitaire de cette petite ville située à 300 km environ au sud de Portland. Le tireur s'est donné la mort.

La tuerie de l'Umpqua Community College est la plus meurtrière de ces deux dernières années sur le sol des Etats-Unis.

Mais le soutien au droit à la détention et au port d'arme, garanti par le Deuxième Amendement de la Constitution, reste solide à Roseburg, dont des habitants ont accueilli le président américain avec des pancartes proclamant qu'ils ne renonceraient pas à leurs droits ou lui demandant de les laisser tranquille. "Les zones sans armes à feu, c'est pour les cibles faciles", pouvait-on lire sur un panneau.

"Il se sert de nous pour politiser cette fusillade, il essaie de nous retirer nos armes", a dénoncé un des manifestants, Willie Windon, 56 ans, un ancien de l'armée de terre.

Un peu plus loin, Jason Harju, 40 ans, est venu avec un pistolet Smith & Wesson de calibre .40 à sa ceinture. Il arbore un sweat-shirt marqué "Oregun" et refuse que le président démocrate qui "parade avec les familles des victimes" lui interdise de porter son arme.

Au moment où Obama se rendait dans l'Oregon, deux nouvelles fusillades se sont produites à quelques heures d'intervalle sur deux campus, faisant deux morts, l'une près de la Texas Southern University de Houston et l'autre à l'université de Northern Arizona.

"LES MOTS NE RAMÈNERONT PAS LEURS ÊTRES CHERS"

Obama s'est entretenu en privé pendant une heure environ avec les familles des victimes.

Devant la presse, il a ensuite redit que les Etats-Unis devaient s'unir pour éviter que de telles tueries se reproduisent à l'avenir. Mais il n'a pas exprimé la même colère qu'au soir de la fusillade, expliquant que son déplacement était pour les familles, et non pour défendre un programme politique.

"A l'évidence, dans des moments pareils, les mots ne ramèneront pas leurs êtres chers", a-t-il dit. "En parlant à ces familles, a-t-il poursuivi, on se souvient que cela aurait pu arriver à votre enfant, à votre maman, à votre papa, ou à un proche, ou un ami. Et il nous faudra par conséquent nous rassembler pour voir comment nous pouvons empêcher cela."

La semaine dernière, le président avait donné libre cours à sa colère, expliquant que les fusillades qui reviennent - de manière quasi routinière, avait-il déploré - dans la rubrique des faits divers étaient le produit d'un "choix politique" et s'en était pris implicitement au lobby des armes à feu, la National Rifle Association (NRA).

"Du fait de notre inaction, nous sommes collectivement responsables devant les familles qui perdent des êtres chers", avait-il ajouté, promettant de continuer de pousser à une réforme sur les armes à feu d'ici la fin de son second mandat, en janvier 2017.

Mais ses précédentes tentatives ont échoué.

Après la tuerie de l'école élémentaire Sandy Hook de Newtown, en décembre 2012 dans le Connecticut, où 20 enfants et six adultes ont été abattus, Obama, qui a confié depuis que cette journée avait été la plus difficile de sa présidence, avait essayé de réformer le droit. Son projet, qui prévoyait davantage de vérification des antécédents des acheteurs d'armes, avait été repoussé par le Sénat.

Obama a demandé aux conseillers juridiques de la Maison blanche d'explorer de nouvelles options.

(Henri-Pierre André pour le service français)