PARIS (Reuters) - La ministre du Travail Myriam El Khomri a appelé mardi la direction d'Air France à détailler "tous les éléments de sa stratégie" et à se mettre à l'écoute des propositions des syndicats, huit jours après les violences qui ont émaillé la réunion du comité central d'entreprise (CCE) de la compagnie.
Les pilotes se sont déclarés prêts à renouer le dialogue sur l'amélioration de la compétitivité face à la concurrence, tandis que le Syndicat national des personnels navigants et commerciaux (SNPNC) a annoncé qu'il serait reçu mercredi.
"Ma conception du dialogue social, elle est claire : quand une entreprise subit des difficultés, il faut que la direction mette sa stratégie sur la table (...) et à partir de là, soit à l'écoute des propositions", a déclaré Myriam El Khomri sur France 2.
"On ne peut pas (...) demander des efforts (aux salariés) s'ils n'ont pas tous les éléments de la stratégie", a-t-elle ajouté, disant "entendre" la demande des organisations syndicales d'être écoutées.
"Aujourd'hui, le dialogue est reparti, et j'espère que ceci va aboutir rapidement", a poursuivi la ministre.
Le parquet de Bobigny a prolongé mardi matin les gardes à vue de cinq salariés d'Air France soupçonnés d'avoir molesté plusieurs cadres de la compagnie le 5 octobre dernier "afin de permettre la poursuite des investigations", a-t-on appris de source judiciaire.
Une sixième garde à vue avait été levée lundi en début de soirée.
Le directeur des ressources humaines d'Air France, Xavier Broseta, et un responsable de l'activité long-courrier, Pierre Plissonnier, avaient été pris à partie par des salariés après l'annonce de 2.900 suppressions de postes dans le cadre d'un "plan B" consécutif à l'échec des négociations avec les personnels navigants.
L'interpellation de cinq salariés, tôt à leur domicile, a été critiquée lundi par plusieurs syndicats et hommes politiques de la gauche de la gauche.
"Je n'ai pas aujourd'hui les détails suite à ces interpellations, en tous cas je suis attachée à ce que la méthode et les moyens soient adaptés à la situation et respectent la dignité de la personne et (...) la présomption d'innocence", a déclaré mardi Myriam El Khomri.
(Chine Labbé, édité par Jean-Michel Bélot)