Wall Street a chuté avec le secteur technologique

reuters.com  |   |  640  mots
La cloture des marches americains [reuters.com]
(Crédits : Reuters)

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en très forte baisse vendredi, sous le coup à la fois d'un effondrement des cours de plusieurs valeurs technologiques, LinkedIn en tête, à la suite de prévisions jugées décevantes et de la perspective d'une nouvelle hausse des taux après les chiffres de l'emploi.

L'indice Dow Jones a cédé 1,29%, soit 211,75 points, à 16.204,83. Le S&P-500, plus large, a perdu 35,43 points, soit 1,85%, à 1.880,02. Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a plongé de son côté de 146,42 points (-3,25%) à 4.363,14.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a perdu 1,59%, le S&P 3,11% et la Nasdaq 5,44%, les trois indices interrompant ainsi une série de deux hausses hebdomadaires de suite.

Depuis le début de l'année, le Dow Jones accuse un repli de 7,00%, après -2,23% en 2015, le S&P 500 perd 8,02% (après -0,73% en 2015) et le Nasdaq 12,87% (+5,73% en 2015)

Les créations d'emploi, ressorties à 151.000, ont ralenti plus fortement que prévu en janvier aux Etats-Unis, mais la hausse des salaires et un taux de chômage au plus bas depuis huit ans semblent témoigner d'une vigueur persistante du marché du travail.

Le taux de chômage est descendu à 4,9%, un creux depuis février 2008, et le salaire horaire moyen a augmenté de 0,5%. Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à 190.000 créations d'emploi, à un taux de chômage stable à 5% et à une hausse du salaire moyen de 0,3%.

"Les marchés peuvent y voir un signe qu'il est trop tôt pour écarter définitivement une hausse de taux en mars de la part de la Réserve fédérale", a réagi Mohamed El-Erian, économiste chez Allianz.

Signe du sentiment qu'un tour de vis monétaire n'est pas exclu le mois prochain, lors de la prochaine réunion de la Fed, le dollar a repris des couleurs après deux séances de baisse.

A la suite des données de l'emploi, l'hypothèse d'un relèvement des taux d'intérêt de la Réserve fédérale cette année est d'ailleurs jugée bien plus probable par intervenants des marchés financiers.

RECHUTE DES COURS DU PÉTROLE

L'indice S&P regroupant les valeurs technologiques a subi la plus forte baisse du jour, avec un recul de 3,35%.

L'action LinkedIn a chuté de 43,6% au lendemain de prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice inférieures aux estimations des analystes pour le trimestre en cours.

Le titre Tableau Software a abandonné 49,4% après que l'éditeur de logiciels spécialisés dans la visualisation des données a, comme le réseau social, annoncé jeudi des prévisions inférieures aux attentes.

"Le secteur technologique a déjà connu ce type de conséquences liées à une déception. Quand cela arrive, cela amène à s'interroger sur les valorisations de toutes les actions aux multiples élevés", a estimé Art Hogan, chargé de la stratégie chez Wunderlich Securities.

Ainsi d'autres grands noms du secteur n'ont pas résisté à la vague baissière, tels Amazon.com (-6,4%), Facebook (-5,8%), Apple (-2,7%) ou encore Microsoft (-3,5%).

Dans le secteur des médias, le titre News Corp a perdu 9,1% à 11,10 dollars après que le groupe de presse contrôlé par le magnat Rupert Murdoch a annoncé jeudi une baisse de son chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre consécutif.

Le compartiment pétrolier a de son côté souffert de la rechute des cours du brut, qui, comme Wall Street, a accusé une baisse hebdomadaire après deux semaines de gains. Sur la seule séance de vendredi, le brut léger américain a perdu plus de 2%.

L'indice S&P regroupant les valeurs énergétiques a cédé 2,03%.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)