Déchéance de nationalité : polémique autour des propos de Duflot

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Controverse sur les propos de cecile duflot sur la decheance de nationalite[reuters.com]
(Crédits : © Charles Platiau / Reuters)

PARIS (Reuters) - Les propos tenus par Cécile Duflot vendredi à l'Assemblée nationale sur la déchéance de nationalité et le régime de Vichy ont suscité la controverse dimanche, les critiques émanant de l'ensemble de l'échiquier politique.

Lors de la présentation vendredi aux députés du projet de loi controversé de révision constitutionnelle visant à lutter contre le terrorisme, la coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale a déclaré que "le dernier régime à (...) avoir massivement utilisé (la déchéance de nationalité) fut le régime de Vichy", provoquant les protestations à la fois de la majorité et de l'opposition.

L'ex-ministre du Logement du gouvernement Ayrault a maintenu sa position dimanche.

"Non seulement mes mots sont le reflet exact de ma pensée, qui est une analyse historique sur ce qu'est la déchéance, mais je les maintiens tous", a-t-elle affirmé au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, en accusant le Premier ministre d'"avoir organisé une cabale" contre elle.

"Manuel Valls, dans l'hémicycle, a falsifié mes propos et a organisé une polémique artificielle (...). Je n'ai pas invoqué Vichy, j'ai rappelé l'histoire de la déchéance de nationalité", a-t-elle poursuivi en qualifiant le comportement du Premier ministre d'"indigne".

Le député écologiste de Loire-Atlantique François de Rugy, qui a quitté Europe Ecologie-Les Verts (EELV) cet été, a dénoncé sur Radio J "un parallèle scandaleux".

"Je demande à Cécile Duflot qu'elle présente des excuses pour ses propos, qu'elle les renie clairement", a-t-il ajouté, en dénonçant la tendance des politiques à "tout le temps instrumentaliser l'Histoire."

La députée de Paris lui a répondu par une pique, l'accusant de vouloir jouer "le bon élève" à l'approche du remaniement.

Christian Estrosi, président Les Républicains du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui intervenaient respectivement sur France 3 et au Grand rendez-vous Europe1-iTELE-Le Monde, ont tous deux évoqué des propos "inacceptables".

"Je veux croire que les mots de Cécile Duflot ont dépassé sa pensée", a précisé la ministre de la Santé.

Le débat sur la réforme de la Constitution doit reprendre lundi à l'Assemblée, où un vote solennel sur le texte est prévu mercredi.

(Myriam Rivet, édité par Danielle Rouquié)