John Kasich pourrait troubler la primaire du New Hampshire

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John kasich pourrait jouer les trouble-fete dans le new hampshire[reuters.com]
(Crédits : © Mike Segar / Reuters)

par Emily Stephenson et Amanda Becker

MANCHESTER, New Hampshire (Reuters) - Si ses scores au niveau national ne dépassent pas une poignée de points, John Kasich pourrait jouer les trouble-fête lors de la primaire républicaine du New Hampshire, mardi, en venant mordre sur l'électorat de Marco Rubio qui a les faveurs du parti.

Le gouverneur de l'Ohio, qui propose d'effacer le déficit budgétaire américain sans pénaliser les ménages défavorisés, a trouvé des oreilles attentives à la fois dans son camp mais aussi chez les électeurs indépendants qui, dans cet Etat, peuvent voter soit républicain, soit démocrate.

De récents sondages accordent à John Kasich, 63 ans, entre 12 et 14% des intentions de vote.

Ces projections le placent loin derrière le milliardaire Donald Trump, qui continue de faire la course en tête dans les enquêtes d'opinion malgré son échec dans l'Iowa lundi dernier, mais elles le hissent au niveau de Marco Rubio, le sénateur de Floride, qui tente d'insuffler un rythme à sa campagne.

Rubio a terminé à la troisième place des caucus de l'Iowa, derrière le sénateur texan Ted Cruz, sorti vainqueur, et le magnat de l'immobilier Trump, convaincu qu'il conserve toutes les chances d'obtenir l'investiture du Grand Old Party.

Avant le rendez-vous de mardi, John Kasich a largement labouré le terrain du New Hampshire tenant une bonne centaine de meetings pour aller à la rencontre des électeurs.

Il raconte volontiers les anecdotes personnelles que lui confient les Américains qu'ils croisent lors de ces réunions politiques, comme celle de cette femme dont la fille, ancienne alcoolique, est sobre depuis 11 mois.

Sur le plan national, le dernier sondage Reuters/Ipsos crédite John Kasich de 3,4%. Le candidat reconnaît lui-même avec humour que les gens ne le connaissent pas et que certains peinent à prononcer son nom correctement.

Mais dans le New Hampshire, une enquête de la Monmouth University lui accorde 14% des intentions de vote, contre 30% à Trump et 13% à Marco Rubio et 13% à Jeb Bush.

RÉPUBLICAIN RAISONNABLE

Marco Rubio a lui aussi multiplié les apparitions sur le terrain dans cet Etat de la Nouvelle-Angleterre, prenant en compte les remarques des experts politiques républicains qui lui reprochaient d'avoir négligé cette terre électorale l'an passé.

Malgré tout, Rubio, que l'establishment républicain préfère de loin à Trump et au très conservateur Cruz, arrive en position de faiblesse dans cette primaire.

C'est lui qui a été pris pour cible par ses adversaires lors du débat télévisé de samedi au cours duquel il lui a été reproché de manquer d'expérience pour la fonction qu'il brigue.

John Kasich a compris qu'il avait une carte à jouer dans le New Hampshire dont les électeurs ont l'habitude de se décider au dernier moment et de souvent prendre le contre-pied de ceux de l'Iowa qui ouvrent traditionnellement le marathon de l'investiture.

Kasich a pris une position de principe sur la question de la réforme de l'immigration, qui revient régulièrement dans les joutes entre les prétendants. Le candidat propose un contrôle des frontières américaines mais estime que les migrants illégaux, non condamnés pour un crime, doivent pouvoir payer des impôts et s'engager sur la voie de la naturalisation.

"John Kasich est le seul républicain raisonnable", a commenté Anna Brena, 53 ans. Cette démocrate originaire de l'Etat voisin du Vermont a fait spécialement le déplacement à Concord pour écouter ce que le candidat républicain avait à dire.

(Pierre Sérisier pour le service français)