Kerry espère progresser à Genève sur un cessez-le-feu en Syrie

reuters.com  |   |  711  mots
John kerry espere des progres vers un cessez-le-feu en syrie[reuters.com]
(Crédits : Denis Balibouse)

GENEVE/MOSCOU (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré dimanche qu'il espérait faire des progrès à Genève dans les prochains jours pour renouveler une cessation des hostilités en Syrie et reprendre les pourparlers de paix pour mettre fin à la guerre.

"Nous avons l'espoir de pouvoir réaliser des progrès", a déclaré le chef de la diplomatie américaine au début d'une réunion avec son homologue jordanien Nasser Djoudeh peu après son arrivée à Genève.

"Ce sont des heures critiques. Nous recherchons la coopération de la Russie et, évidemment, nous cherchons à ce que le régime (syrien) écoute la Russie et réponde", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer ce lundi son homologue saoudien Adel al Djoubeir et l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Le secrétaire d'Etat américain a organisé sa visite à Genève à la hâte après l'appel à la Russie et aux Etats-Unis lancé par Staffan de Mistura pour sauver le cessez-le-feu instauré fin février en Syrie alors que les combats font rage à Alep.

Ce cessez-le-feu a été mis en place par Moscou et Washington le 27 février. Il s'applique à l'ouest de la Syrie, mais ne prévoit par l'arrêt des combats contre l'Etat islamique et le Front al Nosra (Al Qaïda).

L'armée syrienne a annoncé vendredi un "régime de calme", c'est-à-dire une accalmie dans les combats, qui s'applique à Damas et à sa banlieue orientale, ainsi qu'à certaines parties de la province de Lattaquié, fief du président Bachar al Assad, mais pas à Alep.

La Russie a de son côté annoncé dimanche que des discussions étaient en cours pour inclure Alep dans la mini-trêve déclarée par l'armée syrienne dans certaines parties de l'ouest de la Syrie.

Faire cesser le bain de sang à Alep, qui est au coeur d'une intensification des combats depuis une dizaine de jours, est la priorité, ont déclaré les Etats-Unis.

EXTENSION DU RÉGIME DE CALME AUTOUR DE DAMAS

En près de dix jours, les bombardements, effectués par le gouvernement et ses alliés, et par les insurgés, ont fait plus de 250 morts dans Alep, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres qui publie un point quotidien sur le conflit en Syrie grâce à un réseau d'informateurs sur le terrain.

Les combats se sont un peu calmés dimanche, a indiqué l'OSDH, mais des tirs de rebelles ont été signalés dans un secteur, ainsi que des raids aériens du gouvernement dans la banlieue nord.

Selon un responsable du ministère russe de la Défense -- la Russie est le premier soutien du président syrien Bachar al Assad --, des négociations sont en cours pour "établir un régime de calme également dans la province d'Alep", rapporte l'agence de presse Interfax.

Ce responsable n'a pas précisé qui négociait sur Alep.

Il a souligné que l'accalmie avait été étendue autour de Damas pour 24 heures supplémentaires. Dans la province de Lattaquié, elle est valable jusqu'à lundi. Elle est respectée dans les deux cas, a dit le responsable russe.

L'armée syrienne a confirmé l'extension de la trêve aux alentours de Damas, mais n'a pas mentionné Alep.

John Kerry a dit clairement qu'un cessez-le-feu était nécessaire pour toute la Syrie et s'est dit capable de pouvoir réaffirmer la cessation des hostilités après des discussions à Genève.

"J'espère que dans le courant des conversations que j'ai ici ce soir et demain, et le travail que font les équipes, nous pourrons (...) arrêter les modalités de réaffirmation de la cessation (des hostilités)", a déclaré John Kerry.

Nasser Djoudeh a estimé que la situation à Alep était "alarmante" et a appelé à l'arrêt de combats dans tout le pays.

"Il s'agit d'un ensemble : la cessation des hostilités, les négociations et l'accès humanitaire", a-t-il souligné. "Les trois sont difficiles et nous devons traiter cela aujourd'hui."

(Lesley Wroughton à Genève, Lidia Kelly à Moscou, John Davison à Beyrouth; Danielle Rouquié pour le service français)