La loi Travail vue comme ayant un impact positif sur l'emploi

reuters.com  |   |  340  mots
La loi travail aurait un impact positif sur l'emploi[reuters.com]
(Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

PARIS (Reuters) - Le projet de loi Travail, tel qu'il est soumis à l'Assemblée nationale, pourrait se traduire par la création d'au moins 50.000 emplois, "vraisemblablement nettement plus", à la condition que le gouvernement renonce à taxer les contrats courts, estime l'institut COE-Rexecode.

Dans une étude publiée lundi à la veille du début de l'examen du texte par les députés, il juge en outre que la clarification des critères du licenciement économique devrait contribuer à accroître la part des contrats à durée indéterminée (CDI) dans les embauches.

"Le renforcement de la négociation au niveau de l'entreprise sur la durée du travail et sur les majorations des heures supplémentaires est susceptible d'entraîner un surcroît d'au moins 50.000 emplois et vraisemblablement nettement plus", écrivent les économistes de l'institut, qui est proche des entreprises.

Mais les accords dits de "préservation ou développement de l'emploi", s'ils ouvrent une piste nouvelle, n'auront qu'un impact limité dans la mesure où ils ne prévoient pas la possibilité d'une baisse de salaires en cas de mauvaise conjoncture.

Alors qu'en Allemagne, le recours prononcé au chômage partiel en 2009 a permis d'adapter les salaires dans les entreprises en contrepartie d'un maintien de l'emploi, COE-Rexecode estime que la rigidité salariale a coûté 300.000 emplois à la France de 2008 à 2015.

S'agissant des CDI, il en attend avec le texte de loi tel qu'il est présenté jusqu'ici un flux de plus de 300.000 par an, pour l'essentiel par effet de substitution à des contrats courts.

Mais COE-Rexecode avertit que tous ces effets positifs du projet "risqueraient d'être réduits voire annulés par une taxation des contrats courts, qui augmenterait le coût du travail."

Le Premier ministre, Manuel Valls, à prôné le mois dernier une surtaxation des contrats de travail de courte durée pour inciter les entreprises à privilégier les CDI, provoquant la colère de la CGPME, mais aucune mesure du genre n'a été intégrée depuis au projet de loi Travail.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)