Shell réduit encore ses investissements après le rachat de BG

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Nouvelle reduction des investissements de shell[reuters.com]
(Crédits : © Murad Sezer / Reuters)

par Ron Bousso et Karolin Schaps

LONDRES (Reuters) - Royal Dutch Shell a annoncé mercredi une nouvelle réduction d'environ 10% de ses investissements cette année dans la foulée du rachat de BG Group, en avertissant que la faiblesse des cours du pétrole continuerait de peser sur ses comptes.

Le groupe pétrolier anglo-néerlandais a parallèlement publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, en dépit d'une chute de 58% de ses bénéfices.

Ces résultats sont les premiers présentés par Shell depuis le bouclage, le 15 février, de l'acquisition de BG, une opération de 54 milliards de dollars (47 milliards d'euros) qui fait du nouvel ensemble le numéro un mondial du gaz naturel liquéfié (GNL).

Intégration de BG oblige, les résultats montrent entre autres un bond de 25% sur un an des livraisons de GNL à 12,29 millions de tonnes. Au total, la production de pétrole et de gaz du groupe a grimpé de 16%.

Mais Shell a averti que les prix bas, les opérations de maintenance prévues sur certains sites de production et "d'importantes charges pour suppressions de postes et restructuration" pèseraient sur les comptes du deuxième trimestre.

Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net à coûts courants d'approvisionnement (CCS) hors exceptionnels, la définition retenue par le groupe, a atteint 1,55 milliard de dollars, alors que les analystes financiers attendaient en moyenne 1,04 milliard.

Le dividende est inchangé à 47 cents par action.

SHELL RESTE LE PREMIER INVESTISSEUR DU SECTEUR

A la Bourse de Londres, l'action Shell abandonnait 0,17% à 17,52 livres en début de séance alors que l'indice Stoxx européen de l'énergie gagnait 0,2%.

Shell prévoit 2.800 suppressions de postes après le rachat de BG en plus des 7.500 liées à la chute des prix du pétrole et du gaz.

La semaine dernière, le groupe avait annoncé la fermeture d'ici la fin de l'année des bureaux de BG situés près de Londres et de son antenne d'Aberdeen.

Des plans de départs volontaires sont également prévus au Royaume-Uni, en Australie et aux Pays-Bas.

La baisse des investissements annoncée mercredi ramènera ceux-ci à 30 milliards de dollars contre 33 milliards initialement prévus.

"Nous continuons de réduire nos niveaux de dépenses pour profiter des opportunités en matière de coûts et réorienter nos finances en fonction du contexte actuel de baisse des prix pétroliers", a déclaré le directeur général, Ben van Beurden.

A 30 milliards de dollars, le budget d'investissement de Shell reste le plus élevé des "majors" du secteur, dépassant d'environ sept milliards celui de l'américain Exxon Mobil.

Parmi les projets abandonnés depuis un an figurent des opérations d'exploration controversées dans l'Arctique, un gisement gazier à Abou Dhabi et le gisement de sables bitumineux de Carmon Creek au Canada.

(Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)