Les propositions de la Commission européenne sur les migrants

reuters.com  |   |  454  mots
Bruxelles presente ses propositions sur les migrants[reuters.com]
(Crédits : © Michalis Karagiannis / Reuter)

BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne a présenté mercredi ses propositions en vue d'une répartition plus équitable des demandeurs d'asile, qui ont aussitôt été rejetées par plusieurs Etats membres de l'est de l'Union.

Pour réformer le "système de Dublin", en vertu duquel les demandes doivent être déposées dans le pays d'entrée dans l'UE, elle recommande ainsi l'adoption d'un nouveau "mécanisme d'équité" sur la base de quotas calculés en fonction de la population et de la situation économique, pour "faire en sorte qu'aucun Etat membre ne voie son régime d'asile subir une pression disproportionnée".

Si les demandes d'asile dépassent de 50% la valeur de référence d'un Etat, tous les nouveaux demandeurs pourront être relocalisés dans un autre Etat, explique la commission. Chacun des "28" pourra par ailleurs ne pas participer, à titre temporaire, à ce mécanisme, moyennant le paiement de 250.000 euros par demandeur au pays d'accueil.

"Nous avons vu pendant cette crise comment quelques Etats membres seulement peuvent être exposés à une pression inouïe du fait des lacunes du système actuel, qui n'a pas été conçu pour faire face à des situations de ce type", souligne Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission, dans un communiqué.

"Il n'y a tout simplement pas d'autre solution : chaque fois qu'un Etat membre est débordé, la solidarité doit s'exprimer et les responsabilités doivent être partagées équitablement au sein de l'UE. Telle est l'ambition de notre proposition d'aujourd'hui", ajoute-t-il.

Réunis à Prague, des membres des gouvernements polonais, hongrois et tchèque ont aussitôt réaffirmé leur hostilité au principe de répartition des demandeurs d'asile.

"Cela n'a pas de sens. Il s'agit d'une atteinte aux droits des Etats membres", s'est indigné le ministre polonais de l'Intérieur, Marius Blaszczak.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto a parlé de "chantage".

"Au beau milieu de ces discussions très sensibles, on met sur la table une proposition qui nous ramène neuf mois en arrière et qui, par certains aspects, n'est pas conforme à la réalité", s'est indigné le ministre slovaque de l'Intérieur, Robert Kalinak, à Bratislava.

Sur les 160.000 relocalisations prévues par le plan de répartition adopté en urgence en septembre pour alléger le fardeau de la Grèce et de l'Italie, seules 1.441 ont réellement eu lieu.

Le plan de la Commission, qui propose en outre des mesures pour accélérer l'examen des demandes et limiter les mouvements secondaires au sein de l'UE, doit être approuvé par les Etats membres et le Parlement européen, ce qui promet une âpre bataille.

(Gabriela Baczynska, Jean-Philippe Lefief pour le service français)