La livraison d'aide à 905.000 Syriens bloquée, dénonce l'Onu

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La livraison d'aide a 905.000 syriens bloquee par damas[reuters.com]
(Crédits : © Denis Balibouse / Reuters)

GENEVE (Reuters) - Le gouvernement syrien refuse que l'Onu achemine de l'aide destinée à 905.000 personnes, parmi lesquelles une partie de la population d'Alep, ville qui connaît une intensification des combats depuis 15 jours, a déclaré mercredi un haut responsable des Nations unies.

Les combats dans le secteur d'Alep engendrent de nouvelles zones martyrs, et peut-être de nouveaux secteurs en état de siège, alors que des centaines d'employés humanitaires ne sont pas en mesure d'entrer dans Alep, a dit Jan Egeland, conseiller spécial des Nations unies sur les questions de prévention et de règlement des conflits, à l'issue d'une réunion hebdomadaire, à Genève, des représentants de nations soutenant le processus de paix en Syrie.

"Il est honteux de voir qu'au moment où la population d'Alep souffre, il ne lui a jamais été aussi difficile de fuir qu'aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Un accord de suspension des hostilités, conclu sous l'égide de Moscou et Washington, est entré en vigueur fin février, mais il n'est pratiquement plus respecté, en particulier à Alep, visée par une violente offensive gouvernementale.

L'équipe chargée de coordonner l'aide humanitaire a pu profiter en avril de l'accalmie et apporter un soutien à près de 40% des populations assiégées en Syrie contre 5% seulement en 2015.

Elle a également pu procéder à 22 largages d'aide humanitaire sur la ville de Daïr az Zour, touchant 110.000 des 200.000 personnes assiégées par les combattants de l'organisation Etat islamique.

L'acheminement de l'aide n'a depuis que très peu progressé et les demandes adressées au gouvernement syrien pour qu'il autorise l'envoi de convois humanitaires sont pour la plupart d'entre elles restées lettres mortes.

"Nous avons eu une réponse et elle n'est pas bonne", a déclaré Jan Egeland. "La moitié des lieux mentionnés dans le plan de mai n'ont pas été validés, l'est d'Alep notamment", a-t-il ajouté, évoquant la partie de la ville contrôlée par les rebelles.

Le régime a en revanche donné son accord, partiellement du moins, pour l'envoi d'aide à Daraya, où 4.000 personnes, dont 500 enfants, sont "au bord de la famine". Le gouvernement aurait accepté que du lait et des fournitures scolaires y soient expédiés. "Dans une certaine mesure, c'est encourageant, le gouvernement disait auparavant qu'il n'y avait que des terroristes et il admet aujourd'hui qu'il y a des enfants."

(Tom Miles et Stephanie Nebehay, Eric Faye et Nicolas Delame pour le service français)