ROME (Reuters) - Rome et Berlin sont "totalement opposés" au projet de l'Autriche de construire une clôture le long de sa frontière avec l'Italie pour lutter contre l'afflux de migrants, a déclaré jeudi le président du Conseil italien, Matteo Renzi, à l'issue d'un entretien avec la chancelière Angela Merkel.
"Nous avons exprimé notre totale opposition et, à certains égards, notre indignation face à la position adoptée par nos amis autrichiens", a déclaré Matteo Renzi pendant une conférence de presse à Rome.
L'Autriche a fait part de son intention d'ériger une barrière aux abords du poste-frontière du col de Brenner pour "canaliser" les réfugiés et migrants qui cherchent à gagner son territoire et, au-delà, l'Allemagne et les pays d'Europe du Nord.
Le ministre autrichien de l'Intérieur, Wolfgang Sobotka, a déclaré le mois dernier à Rome qu'il s'attendait à ce qu'un million de migrants franchissent la Méditerranée cette année au départ de la Libye. L'Italie estime leur nombre bien inférieur, même si elle s'attend à un afflux accru cet été à la faveur de conditions climatiques favorables.
Outre les migrants venant d'Afrique du Nord, le passage du col du Brenner a également été emprunté ces derniers mois par les réfugiés qui arrivent de Turquie via la Grèce et les Balkans depuis que la Hongrie a elle aussi érigé une clôture le long de sa frontière avec la Roumanie, la Serbie et la Croatie.
(Tangi Salaün pour le service français)