Le travailliste Sadiq Khan, premier maire musulman de Londres

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LONDRES (Reuters) - Le travailliste Sadiq Khan a remporté vendredi l'élection municipale à Londres, battant son rival conservateur Zac Goldsmith pour devenir le premier maire musulman de la capitale britannique.

Ce succès vient en partie atténuer la déception du Parti travailliste qui a subi un recul lors des élections régionales et locales qui ont eu lieu jeudi en Grande-Bretagne.

Le succès de Sadiq Khan, 45 ans, fils d'un chauffeur de bus pakistanais qui a grandi dans une HLM de Londres, prend une valeur tout à fait symbolique dans ce scrutin qui l'opposait à Zac Goldsmith, 41 ans, fils du financier milliardaire Jimmy Goldsmith.

Alors que les résultats officiels n'avaient pas encore été proclamés, une source proche des opérations de comptage a indiqué en début de soirée que le candidat travailliste ne pouvait plus être battu.

Le maire de New York, Bill de Blasio a immédiatement félicité le nouvel élu dans un message sur son compte Twitter.

Sadiq Khan succède à la tête de la métropole de 8,6 millions d'habitants au conservateur haut en couleur, Boris Johnson, qui occupa ses fonctions pendant huit années.

Boris Johnson, qui est partisan du Brexit, est souvent présenté comme un possible successeur à David Cameron, à la fois à la tête du Parti conservateur et au poste de Premier ministre.

Sadiq Khan, donné gagnant par les enquêtes d'opinion d'avant scrutin, a toujours conservé son avance sur Goldsmith malgré les accusations lancées par ce dernier selon lesquelles le candidat travailliste était proche de prêcheurs radicaux et qu'il fournissait de "l'oxygène" aux extrémistes.

Pour sa défense, Sadiq Khan a expliqué qu'il avait combattu l'extrémisme toute sa vie et qu'il regrettait d'avoir partagé des tribunes avec des orateurs porteurs d'opinions "abjectes".

Sadiq Khan a de son côté accusé Goldsmith d'avoir recours à une rhétorique similaire à celle de l'Américain Donald Trump pour diviser les Londoniens en fonction de leur religion et d'être déconnecté des réalités en tant que membre d'une élite fortunée.

Si les travaillistes peuvent se rejouir de ce succès électoral à Londres, en revanche les résultats en Ecosse et au Pays de Galles montrent que l'opposition et son nouveau chef, Jeremy Corbyn, ancré très à gauche, ont perdu des sièges, même s'ils n'ont pas subi la déroute que certains leurs prédisaient.

(Kate Holton; Pierre Sérisier pour le service français)