Pékin rejette le rapport du Pentagone sur sa politique de défense

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La chine rejette rejette le rapport du pentagone sur sa politique militaire[reuters.com]
(Crédits : © Kyodo Kyodo / Reuters)

PEKIN (Reuters) - La Chine a condamné dimanche le rapport annuel du Pentagone sur la politique chinoise de défense qui, dit-elle, "ébranle gravement la confiance mutuelle" entre Pékin et Washington.

Dans ce rapport publié vendredi, le département américain de la Défense dit s'attendre à ce que la Chine développe sensiblement cette année ses infrastructures militaires, notamment des équipements de communication et de surveillance, sur ses récifs artificiels en mer de Chine du Sud.

Cité par l'agence Chine nouvelle, le porte-parole du ministère chinois de la Défense Yang Yujun exprime son "fort mécontentement" et sa "ferme opposition" face aux conclusions du document.

Le rapport, dit-il, "fait beaucoup de battage" autour d'une menace militaire chinoise et d'un manque de transparence, "déforme délibérément" la politique de défense de Pékin et décrit "de manière déloyale" les activités chinoises en mers de Chine orientale et méridionale, ajoute le porte-parole.

"La Chine applique une politique de défense nationale qui est par nature défensive", explique le responsable du ministère, ajoutant que les activités militaires visent à maintenir la souveraineté, la sécurité et l'intégrité territoriale de la Chine et à garantir son développement pacifique.

Yang Yujun accuse au contraire les Etats-Unis de se livrer à des démonstrations de force en envoyant avions de combat et bâtiments de guerre dans ces régions.

En dépit de ses appels à la liberté de navigation, Washington a accru la militarisation en mer de Chine du Sud avec "l'intention d'exercer une hégémonie", déclare le porte-parole.

Dans son rapport, le Pentagone estime que les projets de Pékin vont permettre à la Chine de disposer de "bases civilo-militaires" dans des eaux revendiquées par d'autres pays.

En l'espace de deux ans, poursuit le département de la Défense, les travaux de remblaiement effectués par Pékin sur sept îles ou récifs de l'archipel contesté des Spartleys ont permis à la Chine de gagner 1.300 hectares sur la mer.

La Chine a achevé ses principaux travaux de remblaiement en octobre dernier et s'attache maintenant au développement d'infrastructures, dont trois pistes aéronautiques de 3.000 mètres de long capables d'accueillir des avions de combat sophistiqués.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine du Sud, zone riche en ressources énergétiques et halieutiques et stratégique pour le transport maritime international, mais les autres pays riverains en revendiquent également des portions.

(Benjamin Kang Lim; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)