L'armée irakienne poursuit son offensive à Falloudja

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L'offensive de l'armee irakienne sur falloudja se poursuit[reuters.com]
(Crédits : © Thaier Al-Sudani / Reuters)

par Saif Hameed

BAGDAD (Reuters) - Les forces irakiennes ont poursuivi mardi leur offensive contre la ville de Falloudja, tenue par l'Etat islamique depuis janvier 2014, bombardant des cibles de l'organisation djihadiste.

Au deuxième jour de l'opération, l'Onu et le Comité international de la Croix-Rouge s'inquiètent pour le sort de la population. Située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad, la ville compterait encore 100.000 habitants, trois fois moins qu'avant l'irruption de l'EI.

Contactés par internet, des habitants ont signalé mardi de bombardements sporadiques dans le centre-ville. "Personne ne peut partir, c'est dangereux. Il y a des tireurs embusqués partout le long des routes qui permettent de sortir", a dit l'un d'eux. Mais les témoignages recueillis font état de bombardements moins intenses que la veille.

L'armée irakienne, qui bénéficie d'un appui aérien de la coalition internationale mise en place par les Etats-Unis contre l'EI, affirme avoir délogé dans la nuit de lundi à mardi des combattants djihadistes de Garma, un village situé à l'est de la ville.

Mardi à la mi-journée, les militaires et le personnel de l'hôpital principal de Falloudja n'avaient recensé aucune victime. Le bilan de la veille, établi de source médicale, est de huit civils et trois combattants tués. S'y ajoutent 25 blessés, dont 20 civils.

Selon le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, les forces armées irakiennes ont "reçu instruction de préserver les vies des habitants de Falloudja et de protéger les biens publics et privés". Abadi, qui s'exprimait à la télévision en marge d'une visite au centre de commandement des opérations, près de Falloudja, a recommandé aux habitants de la ville qui ne peuvent s'enfuir de "rester chez eux et de ne pas en bouger".

Le déclenchement de l'offensive sur Falloudja a été ordonné dans la nuit de dimanche à lundi par Abadi en dépit des craintes que ce nouveau front ne réduise les moyens à disposition des autorités irakiennes pour reprendre Mossoul, la grande ville du Nord prise par l'EI en juin 2014 et devenue la capitale du "califat" proclamé par l'organisation sur les vastes territoires sous son contrôle en Irak et en Syrie.

En revanche, l'offensive est sans doute une réponse à la vague d'attentats qui ont fait plus de 150 morts en une semaine à Bagdad. La capitale irakienne n'avait pas subi d'attaques aussi meurtrières depuis le début de l'année.

"Selon les services de renseignement, la résurgence récente de l'EI à Bagdad est liée à des cellules dormantes originaires de Falloudja", a expliqué Mouaffak al Roubaïé, ancien conseiller national à la sécurité aujourd'hui élu au Parlement. "Falloudja est trop proche de Bagdad", a-t-il ajouté.

L'armée américaine estime qu'il y aurait entre 500 et 700 combattants djihadistes dans Falloudja.

(Henri-Pierre André pour le service français)