Le gouvernement promet de mettre un terme aux blocages

reuters.com  |   |  515  mots
Le bras de fer entre gouvernement et cgt se durcit[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement utilisera "tous les moyens à sa disposition" pour mettre un terme au blocage des raffineries et des dépôts de carburant par un "groupe minoritaire", a déclaré mercredi le ministre de la Justice, alors que la CGT promettait de continuer le mouvement.

Le bras de fer s'est durci mardi entre le gouvernement et la CGT, qui tente de paralyser l'économie française en organisant notamment une pénurie de carburant pour obtenir du pouvoir socialiste le retrait de la réforme du Code du travail.

Le mouvement s'est depuis étendu au secteur nucléaire. Une grève de 24 heures à compter de mercredi soir a été votée à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), et des assemblées générales doivent avoir lieu dans la journée dans d'autres centrales.

"Quand vous avez un groupe minoritaire qui bloque un système au détriment de toute une population et de l'activité économique, il n'y a aucune espèce de raison que cela perdure", a déclaré le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, sur France 2.

"Le gouvernement, je vous le dis, utilisera tous les moyens à sa disposition, parce que l'activité économique doit se développer", a-t-il ajouté.

Sur RTL, le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a lui aussi fustigé "une petite minorité qui essaie de radicaliser les choses".

"Nous débloquerons la situation", a-t-il dit. "Ce n'est pas une organisation syndicale, et encore moins une organisation syndicale qui malheureusement est en train de s'enferrer dans une radicalité dangereuse, qui peut gouverner ce pays."

LE "REFLET" DU MÉCONTENTEMENT

L'accès au dépôt de carburant de Douchy-les-Mines, dans le Nord, a été débloqué mercredi à l'aube par des CRS.

La veille, les forces de l'ordre étaient intervenues pour débloquer les accès aux dépôts pétroliers de Fos-sur-Mer, dans le Sud-Est, et de Lorient, en Bretagne.

Le gouvernement a également une capacité de réquisition des personnels dans les raffineries en cas de grève, une possibilité utilisée par le passé, a souligné mercredi Jean-Jacques Urvoas.

A la question "cette piste est-elle examinée aujourd'hui?", il a répondu : "Par définition, le gouvernement a à sa disposition des outils et il ne refuse jamais d'étudier l'usage de l'un d'entre eux."

"Nous avons des stocks (...). Donc pénaliser l'activité économique est quelque chose qui ne peut pas durer", a-t-il insisté, estimant qu'il n'y avait "aucun" risque de blocage de la France.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a quant à lui assuré que la mobilisation allait "continuer".

"Monsieur Hollande, dans son programme des élections présidentielles, n'a jamais dit 'je vais casser le Code du travail'", a-t-il dit sur France Inter.

"Au-delà de la loi Travail, c'est toute une série de choses qui ne va pas, et la loi Travail, en quelque sorte, c'est le reflet de tout ce mécontentement que nous connaissons depuis des années."

(Chine Labbé, avec James Reagan et Ingrid Melander, édité par Danielle Rouquié)