Pierre Gattaz accuse les syndicalistes d'agir en "terroristes"

reuters.com  |   |  350  mots
Le president du medef accuse les syndicalistes d'agir en terroristes[reuters.com]
(Crédits : © Christian Hartmann / Reuters)

PARIS (Reuters) - Le président du Medef, Pierre Gattaz, se livre dans le Monde de mardi à une nouvelle charge contre les syndicalistes opposés au projet de loi Travail, CGT en tête, qu'il accuse de pratiquer la "terreur" et de se comporter comme des "terroristes".

Le patron du Medef parle même de "dictature stalinienne" pour qualifier la décision du syndicat du livre-CGT de bloquer la parution de la plupart des quotidiens jeudi dernier, lors d'une huitième journée de mobilisation.

Selon le Syndicat de la presse nationale, la CGT a agi ainsi en guise de représailles au refus de ces journaux de publier une tribune du numéro un du syndicat, Philippe Martinez.

Mené par la CGT mais aussi Force ouvrière (FO), le front des opposants au projet de loi porté par Myriam El Khomri a durci ces dernières semaines le mouvement, en multipliant les appels à la grève dans des secteurs stratégiques comme l'énergie, et dans les transports.

"Il faut tout faire pour ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur. Ce n'est pas ma conception du dialogue social mais c'est visiblement celle de la CGT", juge Pierre Gattaz dans le Monde.

"Faire respecter l'Etat de droit, c'est faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes, ne bloquent pas tout le pays", ajoute-t-il.

D'après le président du Medef, "ces blocages, qui sont la plupart du temps illégaux, vont créer du chômage. C'est pourquoi nous demandons le retour de l'Etat de droit."

Pierre Gattaz avait déjà évoqué vendredi dernier des "méthodes de voyous", sans aller aussi loin dans la condamnation des actions menées par la CGT.

Dans le Monde, il exhorte à nouveau le gouvernement à ne "surtout pas toucher à cet article 2", lequel contient la disposition consacrant la primauté des accords d'entreprise, la plus controversée du projet de loi.

"Si (l'article 2) disparaissait, nous demanderions le retrait du projet de loi", prévient Pierre Gattaz.

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)