L'Ivoirienne Simone Gbagbo jugée pour crimes contre l'humanité

reuters.com  |   |  320  mots
L'ex-premiere dame de cote d'ivoire devant la justice[reuters.com]
(Crédits : Joe Penney)

ABIDJAN (Reuters) - L'ancienne première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, a de nouveau comparu devant la justice de son pays mardi, cette fois pour répondre d'accusations de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre lors de la guerre civile de 2011.

Le procès de l'épouse de l'ex-président Laurent Gbagbo, déjà condamnée l'an dernier à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", s'est ouvert à Abidjan suite au rejet par les autorités ivoiriennes de la demande d'extradition formulée par le Cour pénale international (CPI) de La Haye.

Laurent Gbagbo est lui-même jugé devant la CPI pour son rôle dans la guerre civile qui avait suivi son refus de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle, fin 2010. Le conflit, auquel la France a mis fin en intervenant militairement, a fait environ 3.000 morts.

Simone Gbagbo, qui est incarcérée depuis sa condamnation en mars 2015, confirmée la semaine dernière en appel, a été accueillie au tribunal par des dizaines de ses partisans.

L'accusation entend démontrer que l'ex-première dame faisait partie du cercle rapproché de Laurent Gbagbo qui a décidé d'orchestrer des violences contre les partisans d'Alassane Ouattara pour assurer le maintien au pouvoir de l'ancien chef de l'Etat.

L'actuel président a refusé l'extradition de Simone Gbagbo vers La Haye en expliquant que la justice ivoirienne était parfaitement capable de la juger, malgré les critiques des défenseurs des droits de l'homme et des observateurs sur le manque d'éléments présentés lors de son précédent procès.

L'ouverture de son procès intervient au lendemain de la condamnation à la prison à vie de l'ex-président tchadien Hissène Habré pour crimes contre l'humanité par un tribunal spécial africain au Sénégal.

(Ange Aboa; Tangi Salaün pour le service français)